Y en a marre et Cie ont réussi à fédérer les travailleurs, les personnes victimes des abus du régime, etc autour d’une manifestation à la place de la Nation, devenue le boulevard des Lamentations. En effet, plusieurs organisations ont répondu présent parmi les- quelles : les membres de l’Association professionnelle des régies publicitaires du Sénégal, visibles avec leurs gilets aux couleurs rouge et orange, le collectif général des artisans du secteur informel, le collectif pour la défense des intérêts de Médina Wandifa, le mouvement des ex travailleurs de Huawei, les ex-travailleurs de Transplast, le cadre de concertation des réfugiés mauritaniens au Séné- gal, le collectif des Centres de traitement des épidémies (Cte), le collectif des familles de détenus, la coalition citoyenne le peuple, le mouvement Frapp, Jami Rewmi… Au rythme du tube «Macky Saï Saï» des rappeurs Kilifeu et Thiat, toutes ces organisations ont dénoncé les maux dont souffre le Sénégal, sous le régime Sall.
D’après eux, ces maux ont pour noms : injustice, manipulation de la justice, mal- vivre, destruction d’entreprises locales, chômage endémique des jeunes… Le rassemblement a été pré- texte pour exiger la libération de Kilifeu, mais également l’occasion pour les victimes d’injustice de toutes sortes, de s’exprimer publiquement. Ababacar Diamanka qui a parlé pour le compte des régies publicitaires a fait un état des lieux de ce département. «Nous disons non à l’injustice ! La destruction de nos panneaux publicitaires par la Dscos traduit l’échec d’un Etat ou d’un semblant de gouverne- ment à trouver des solutions à des problèmes identifiés. C’est tout simplement montrer à la face du monde que nos gouvernants n’ont aucune vision pour le monde de demain, si ce n’est trouver les voies et moyens pour enrichir leurs proches ou travailler à contribuer à affaiblir les opérateurs économiques sénégalais», dit-il, avant de remercier les activistes de Frapp France Dégage et de Y en a marre pour leur initiative. «Merci à Y en a marre et Frapp pour votre engagement pour un Sénégal meilleur. Merci de nous avoir donné l’opportunité de répondre pré- sent à ce rendez-vous de notre démocratie», précise Diamanka.
Pour sa part, le leader de Frapp France Dégage a pointé un doigt accusateur à l’endroit de Macky et de son régime. «Nous sommes des personnes de paix. Le Sénégal n’est plus sur la bonne voie avec la justice qui a dévié de sa voie, avec une justice qui est contre son peuple, des forces de l’ordre contre leur peuple», a dénoncé Guy Marius Sagna. Profitant de l’occasion, il a formulé ses souhaits de voir une justice au service de l’émergence. «Nous voulons une justice au service du développement qui protège les éleveurs, les agriculteurs… Nous avons une justice de deux poids deux mesures… Macky ne fait que confirmer les propos de Kilifeu : Saï Saï leu. Il y a des juges et magistrats qui refusent d’être indépendants», a ajouté le patron de Frapp France Dégage.
Quant au syndicaliste Dame Mbodj, il s’est fait l’avocat des travailleurs et des entreprises victimes du régime «prédateur» de Macky. «Macky veut détruire le pays et nous n’allons pas l’accepter. Il n’a pas hérité ce pays de ses parents. Il n’a qu’à terminer son mandat et dégager en 2024», affirme le syndicaliste qui signale que Macky est en train de tuer l’économie sénégalaise. «Il est en train de tuer les régies publicitaires pour les céder à un géant français. Il use de la force pour gouverner. C’est pour cela que nous n’allons pas signer la charte de la non-violence», a signalé Dame Diop appelant le nouveau secrétaire général de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) à être aux côtés du peuple.
Magib GAYE