Après deux années de pause due à la Covid-19, le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) déterre la hache de guerre. Constatant le dilatoire et l’inertie des autorités pour la résolution des accords et le blocage des comptes de l’Ugb, le syndicat va décréter deux jours de débrayage dans les universités sénégalaises. Ce, à partir de demain, mercredi 10 novembre.
Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) est en ordre de bataille. Les enseignants affiliés à ce syndicat ont décidé de perturber les enseignements dans les différentes universités du Sénégal. Car, à partir de demain mercredi, ils vont observer deux jours de débrayage. Le Secrétaire général national de cette organisation syndicale, Malick Fall et ses camardes soulignent que les autorités n’ont respecté aucun des engagements qu’elles avaient signés avec le syndicat. «Après plusieurs alertes, le Secrétariat national du SAES s’est réuni avec la participation des coordonnateurs des différents campus et des membres du Bureau national. A la suite des discussions, le Syndicat décrète un mot d’ordre de débrayage de 48 heures, à partir de ce mercredi prochain 10 novembre à partir à 10h30», note le communiqué parvenu à WalfQuotidien.
Les plénipotentiaires du Saes qui n’ont pas apprécié les méthodes du gouvernement soulignent qu’ils ont constaté, avec désolation et regret, «l’inertie et le dilatoire du gouvernement sur l’ensemble des points de revendication et plus particulièrement sur la finalisation et l’adoption des textes de gouvernance des universités».
Un autre fait qui courusse les enseignants du Saes, c’est la situation de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis qui a vu ses comptes bloquer par l’Etat du Sénégal. Ainsi, Malick Fall et Cie dénoncent ce qu’ils appellent «harcèlement fiscal sur les budgets des universités publiques qui arrivent à peine à couvrir les dépenses de fonctionnement et plus particulièrement le blocage des comptes de l’Université Gaston Berger par les services fiscaux». Devant ce fait, le Saes «demande à ses militants de surseoir à toutes les activités pédagogiques et administratives y compris les formations payantes».
Le syndicat pour alerter l’opinion sur ce blocage avait manifesté sa colère avant hier, à travers une déclaration. «Les assauts répétés du chef de centre fiscal de Saint-Louis plongent l’Ugb dans une asphyxie financière qui anéantit tous les sacrifices du personnel d’enseignement et de recherche, du personnel administratif technique et de service, et des étudiants. (…) Il s’agit là d’une vraie action de chantage qui pend comme une épée de Damoclès et remet en cause le fonctionnement des universités, particulièrement en ce qui concerne le paiement régulier des salaires des personnels ainsi que les dépenses pédagogiques, de recherche et d’administration», déplore-t-on. Le Saes informe que durant cette période de débrayage, il va tenir les assemblées générales avec toutes les coordinations pour déterminer leur deuxième plan d’actions.
Mamadou GACKO