Les fortes pluies qui se sont abattues dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 août 2021 à Dakar n’ont pas fait que des heureux. Si certains habitants ont pu souffler un peu après une forte chaleur qui sévissait dans la capitale, à Grand-Yoff, au lendemain des précipitations, c’est la désolation. Entre routes impraticables, maisons inondées, ordures etc. les populations vivent actuellement un véritable calvaire.
Des routes impraticables, des maisons, terrains de foot et devantures de mosquées envahis par des eaux. Des égouts débordés qui déversent leur trop-plein en pleine rue. Des ordures trainées par les eaux de ruissellement et abandonnées dans des ruelles dégageant une odeur nauséabonde. Au lendemain des fortes pluies qui se sont abattues à Dakar et sa banlieue dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 août 2021, le décor est repoussant à Grand-Yoff. Dans une maison située non loin du canal, Joe Niouky et ses frères tentent d’évacuer les eaux de pluie qui ont pris d’assaut leur domicile. «Nous sommes habitués à cette situation. Chaque année, c’est la même galère à Grand-Yoff. Faites le tour du quartier, les habitants vivent la même situation partout. Cela fait deux jours que nous ne fermons presque pas l’œil de peur que les immeubles ne s’écroulent sur nos têtes. Toutes nos maisons sont inondées», se désole Joe Niouky. Qui pense que le manque d’assainissement dans leur quartier y est pour quelque chose. Même s’il pointe du doigt aussi les comportements de certaines populations qui, selon lui, mettent souvent des objets qui bouchent les vieux caniveaux pour l’évacuation des eaux de pluie. Ce qui fait que, dit-il, pendant la période où les pluies s’abattent en abondance, les eaux sont difficilement drainées. Parce que les infrastructures sont obstruées par les déchets solides de tout genre notamment des cailloux, des ordures ménagères, du sable destinés aux matériaux de construction etc. Un autre problème réside dans le fait que les programmes planifiés, selon lui, par les autorités publiques ne sont pas réalisés. «Au mois de mai, il y a eu des opérations de curage des caniveaux dans certaines parties du quartier. Mais cela ne suffit pas. Aujourd’hui, il faut un bon plan d’assainissement pour ce quartier si vraiment les autorités veulent régler ce problème», croit savoir Joe.
A quelques mètres de chez Joe, sur la route qui mène vers la gare de Bignona, des «cars rapides» et des bus de transport public font des contournements pour éviter les routes coupées. La voie est impraticable. Ajouté à l’occupation anarchique des voies, les piétons et les motocyclistes se disputent difficilement le reste des trottoirs. Ignorant sans doute les dangers qui les guettent, notamment les maladies de la peau et diarrhéiques, des petits enfants, torse nu, s’amusent avec l’eau de pluie qui stagne devant leur domicile. A côté, des chauffeurs et leurs apprentis prennent le petit-déjeuner dans une gargote derrière des bâches faisant, dos à la rue. «Nous vivons la même situation que les habitants du quartier. Non seulement les rues sont très étroites. Mais, avec la pluie, elles sont presque impraticables. Nous rencontrons d’énormes difficultés pour sortir de la gare après avoir fait le plein», raconte Souleymane Sagna, l’un des chauffeurs de bus de transport.
De l’autre côté, derrière le bassin de rétention de la Zone de captage, même si les eaux ont commencé à disparaitre, certaines parties des rues et ruelles du quartier gardent toujours les stigmates du passage des eaux.
Samba BARRY