Le nombre de cas graves de Covid-19 suit sa courbe haussière. Ourossogui n’est pas en reste. Une cinquantaine de patients dans un état grave y ont été recensés lors des derniers 15 jours, informe Dr Bakary Thior, médecin anesthésiste-réanimateur et membre du Comité de gestion des cas graves de Covid-19 de l’hôpital d’Ourossogui.
Même si l’hôpital de Ourossogui n’est pas saturé, pour le moment, jusqu’à inquiéter Dr Bakary Thior, médecin anesthésiste-réanimateur dans ledit hôpital et membre du Comité de gestion des cas graves de Covid-19, force est de reconnaitre que la courbe du nombre de cas graves monte en flèche. En effet, en une quinzaine de jours, une cinquantaine de patients dans un état critique ont été admis au service de réanimation de la structure sanitaire, à en croire le toubib. «Au niveau de l’hôpital d’Ourossogui, nous ne recevons que des cas graves. Et avec cette troisième vague, le nombre de cas graves a augmenté, parce que, nous recevons tous les cas graves de la région de Matam. Nous avons une capacité de quatre lits de réanimation actuellement avec possibilité d’extension à 6 lits. Nous ne sommes pas débordés pour le moment. Mais, avec les cas graves, les choses peuvent aller très vite. Parce que les malades durent en réanimation. Nous les avons estimés à une cinquantaine durant ces 10 à 15 derniers jours», révèle le spécialiste joint au téléphone par WalfQuotidien.
Poursuivant, Dr Thior affirme que quand ils reçoivent un cas grave dès que ce dernier se stabilise et s’améliore, il est transféré directement vers le Centre de traitement épidémiologique (Cte) de Matam qui se charge du reste pour libérer la place au profit des autres cas graves qui attendent.
S’agissant du respect des gestes barrières notamment le port de masque, l’interdiction des rassemblements, le médecin soutient que cela n’est pas de rigueur à Ourossogui. Sauf dans la structure sanitaire de la localité et les services publics de l’Etat où les usagers sont soumis au respect des mesures sanitaires. «Les gestes barrières ne sont pas respectés à Ourossogui. Si vous sortez, vous croirez même que nous ne sommes pas en période de Covid-19. Parce que, les gens ne portent pas de masque sauf dans les endroits où on les force à le mettre notamment à l’hôpital de Ourossogui où nous exigeons le port obligatoire de masque. Dans la rue, les populations ne portent pas de masque : dans les marchés et autres lieux publics qui reçoivent du monde. Les rassemblements aussi continuent avec les baptêmes, mariages etc.», regrette Dr Bakary Thior.
Lequel lance un appel aux habitants de la ville-carrefour quant au respect des mesures barrières. Parce que, selon lui, à Ourossogui, la prise en charge n’est pas la même qu’à Dakar. Car, le personnel sanitaire rencontre beaucoup plus de difficultés pour gérer ce flux de patients. Et s’il y a une augmentation du nombre de cas dans la région de Matam, dit-il, «ça va être catastrophique». Parce que, les structures sanitaires peuvent ne pas pouvoir répondre à la demande. Donc de son avis, le seul moyen efficace reste la prévention notamment le port de masque autant que possible dans les endroits qui ont été définis par l’autorité, le respect des gestes barrières, éviter les rassemblements inutiles.
Pour ce qui est du vaccin, le médecin réanimateur signale qu’à l’instar de Dakar, l’AstraZeneca est introuvable, pour le moment. Beaucoup de gens avaient pris, lors de la deuxième vague, leur première dose au niveau de l’hôpital d’Ourossogui et ils devraient prendre la seconde depuis le mois de juin. Mais dans cette localité du nord du pays ils sont confrontés à une rupture de ce vaccin. Seule embellie sur l’ordonnance, il note la disponibilité du vaccin Sinopharm.
Samba BARRY