Le feu couve à l’hôpital Principal. Le personnel sanitaire qui dit en avoir marre du retard sur le paiement de ses primes de motivation pour la prise en charge des patients atteints de Covid-19 a tenu, hier, un sit-in devant la structure sanitaire. Ce, pour exiger de rentrer dans ses fonds. A défaut, les agents menacent d’arrêter tout simplement les traitements.
Les patients atteints de Covid-19 internés à l’hôpital Principal ne sont pas au bout de leur peine. Alors qu’ils luttent contre un variant très virulent sur leurs lits d’hôpital, les voilà qui risquent d’être privés de soins, si les autorités ne prennent pas les devants. En effet, le personnel sanitaire qui dénonce le retard noté sur le paiement de ses primes de motivation menace de ranger les blouses. Abdoulaye Thiaw, secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l’hôpital Principal et ses camarades, arborant des brassards rouges, ont tenu, hier, un sit-in devant l’établissement sanitaire pour lancer un avertissement. «Nous avons tenu ce sit-in pour dénoncer nos conditions de travail. Il y a une semaine, nous avions tenu une assemblée générale pour discuter avec la direction de nos points revendicatifs. Lors de cette rencontre, il y a eu certes des avancées. Mais, force est de reconnaître que beaucoup de choses ne bougent pas. Nous rappelons que le personnel du centre de traitement de la Covid-19 est resté depuis presque 6 mois sans percevoir de primes de motivation. Pourtant ce sont eux qui sont au chevet des malades au niveau du service de réanimation et aux urgences. C’est inadmissible. Nous sommes en pleine 3ème vague. Les agents sont débordés mais gardent toujours leur courage et leur engagement pour aider les patients qui sont admis à l’hôpital Principal. Nous exigeons que ces motivations soient versées immédiatement au personnel de santé», martèlent Abdoulaye Thiaw et ses collègues.
Ces derniers soutiennent que, aujourd’hui, ils ne dorment plus et sont au front pour la lutte contre la pandémie avec cette 3ème vague qui devient de plus en virulente. Certains d’entre eux, disent-ils, étaient même contaminés. Mais, après guérison, ils sont revenus encore pour continuer le combat et sauver des patients. Donc ils méritent le paiement de leurs dus, estiment-ils.
Ces travailleurs rappellent qu’ils sont à la deuxième phase de leur lutte, parce qu’ils avaient déjà initié un port de brassards rouges, la semaine dernière, pour alerter les autorités. A la suite de cette manifestation, ils vont évaluer et attendre la rencontre avec la direction prévue dans 15 jours. Et, au sortir de ce conclave, s’il n’y a pas d’avancées, ils n’hésiteront pas à abandonner les malades et partir en grève.
Par ailleurs, Abdoulaye Thiaw et ses collègues ont fustigé l’attitude de leur agent comptable qui, selon eux, fait tout pour fouler aux pieds les droits des travailleurs. Chose qu’ils n’accepteront pas et qu’ils dénoncent avec force. Ils interpellent, d’ailleurs, le président de la République qui, d’après eux, doit intervenir le plus rapidement possible pour faire entendre raison à l’agent comptable, source de tous leurs maux. «Ces agents qui se sont donné corps et âme pour des soins de qualité méritent d’être soutenus. La preuve, depuis l’apparition de la Covid-19, ils sont sur le front face à des risques de contaminations. Et il est aberrant de constater qu’au moment où la 3ème vague bat son plein, la direction de l’hôpital et l’agent comptable bafouent les droits de ces travailleurs. Ce n’est pas normal. Le directeur de l’hôpital doit prendre des mesures adéquates. Nous ne reculerons devant rien. C’est sûr que l’hôpital Principal n’a jamais connu de grève mais cette fois-ci nous risquons de le faire si les revendications des travailleurs ne sont pas satisfaites», prévient Ibrahima Sarr secrétaire général de la Confédération des syndicats libres du Sénégal venu soutenir ces travailleurs.
Samba BARRY