Pour le vol inaugural de la Langue de Barbarie – nouvelle appellation du non moins nouvel avion de commandement – le président de la République n’a pas choisi le long courrier.
En effet, c’est la Mauritanie et Ould Ghazouani que le couple présidentiel a choisis pour tester son coucou volant arrivé récemment à Dakar. «Macky Sall, en compagnie de la Première dame Marième Sall, est arrivé, lundi soir, à Nouakchott dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail de deux jours en Mauritanie. Le chef de l’Etat et son épouse ont été accueillis à leur arrivée à l’Aéroport International de Nouakchott – Oumtounsy, par le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et la Première dame, Mariem Vadel Dah», lit-on sur la page Facebook de la Présidence de la République.
Pour rappel, au mois de mai dernier, le porte-parole du gouvernement avait créé une grosse polémique en annonçant l’achat, par l’Etat du Sénégal, d’un nouvel avion. Se retranchant derrière le secret défense, Oumar Guèye avait refusé de s’épancher sur le prix. Mais les recherches sur le prix catalogue avaient permis de savoir que l’avion avait coûté autour de 110 millions de dollars, soit environ 59 milliards de francs CFA. Pas loin du chiffre officiel, en ce sens que, le vendredi 28 mai, défendant des projets de loi visant à élargir l’octroi de la pension d’indemnité aux militaires invalides, le ministre des Finances et du Budget annonce le chiffre rond de 57 milliards. Ce qui fait bondir – entre autres – le collectif Ñio Lank. «Le président (Mack Sall) a un problème de priorités, au moment où le pays manque de tout, eau, électricité, infrastructures sanitaires», dénonce le mouvement. Même critique de la part de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye. Pour lui, « le prix de l’avion de Macky Sall suffit pour remplacer tous les abris provisoires en salles de classe.»
De son côté, le gouvernement s’est contenté de préciser simplement que le contrat d’achat a été signé en juin 2019. «Le paiement a été effectué en échéances, et la dernière est prévue à la date de livraison.»
Ibrahima ANNE