L’analyse d’Abdoulaye BATHILY de la crise sociopolitique qui a dernièrement secoué le Sénégal, a fait sortir les tenants du pouvoir de leurs gonds. En rafale, ils ont tiré sur l’ancien Secrétaire général de LD, coupable d’avoir donné son point de vue. Une situation qui a incité la LD-Debout à monter au créneau. Dans le communiqué ci-dessous, elle fusille les cadres de l’APR.
Mesdames, Messieurs les Cadres Républicains,
Le Professeur Abdoulaye Bathily, s’exprimant en conférence publique dans le cadre des activités marquant le centième anniversaire du président Amadou Mahtar Mbow, a partagé avec l’assistance son analyse de la situation actuelle que vit notre pays, à la lumière notamment des douloureux évènements de mars dernier qui ont occasionné des pertes en vies humaines très déplorables et des dégâts matériels incommensurables.
Des évènements graves et d’énormes pertes qu’il était possible d’éviter pour peu que votre gouvernement et son chef fassent preuve de respect des règles et principes élémentaires de gouvernance démocratique, de sagesse et de retenue.
Mesdames, Messieurs les Cadres,
La structure politicienne que vous constituez, baptisée « Convergence des Cadres Républicains », a cru devoir sauter sur cette prise de parole en un endroit approprié, non pas pour instaurer un débat contradictoire sain avec des idées qui déconstruisent l’argumentation du Professeur Bathily, mais pour s’en prendre à l’homme, dans un langage ordurier, désinvolte et irrespectueux, indigne de gens de bonne éducation qui pourraient s’attribuer le titre de “cadres républicains”. Un langage qui respire la haine et le mépris contre un intellectuel de haut niveau, reconnu et respecté de tous ses paires en Afrique et dans le monde, un leader politique panafricain, un patriote sénégalais émérite, un nationaliste déterminé, à l’engagement citoyen indéfectible.
Bathily parle du Sénégal ! Et vous mobilisez presque tous les médias avec les moyens de l’Etat pour parler de sa personne. Que vous êtes descendus bas ! Dans les caniveaux de l’injure et de l’insolence ! Y en a marre en réalité de votre arrogance qui vous perdra à coup sûr !
Fort heureusement que les Sénégalaises et les Sénégalais retiennent que Bathily parle de leur vécu et de leur futur proche, en militant généreux, sans haine, ni rancune, dans un style et un ton encadrés par l’autorité de la science.
Les chiens de garde aboient sûrement pour rappeler leur présence à leur maître qui a sans doute commencé à perdre confiance en leur utilité devant l’adversité ambiante et l’ampleur des complaintes citoyennes.
Professeur Abdoulaye Bathily ! 60 ans de présence sur la scène politique sénégalaise et africaine, à des niveaux les plus élevés ! Qui mieux que lui est plus fondé pour alerter, tirer sur la sonnette d’alarme face aux menaces que font planer sur le pays l’amateurisme, la mal gouvernance, la gabegie, la boulimie foncière, le situationnisme des plus opportunistes d’entre vous et les tortuosités de tous genres observables dans la galaxie de votre coalition politique.
Après avoir consenti d’énormes sacrifices pour ce pays, le Professeur Bathily ne saurait garder le silence quand le bateau Sénégal prend de l’eau. Vos vociférations n’y feront rien. Bathily restera debout hors de votre portée !
Mesdames, Messieurs les Cadres,
En mars dernier, quand le pays brûlait, vous aviez choisi sans vergogne de vous terrer, abandonnant votre chef dans la tourmente et la désolation. Nous avions même une énorme pitié pour lui, pour ce qu’il représente, de voir son autorité si lamentablement bafouée ! Personne d‘entre vous n’a osé lever le plus petit doigt. Personne d’entre vous n’a eu le toupet d’aboyer. Votre lâcheté en cette circonstance est sans nulle pareille dans les annales de l’histoire de la vie politique sénégalaise. Mais, lui, Bathily fidèle à ses principes et à son amour viscéral pour le Sénégal, constant dans le don de soi à sa patrie, a bravé l’insécurité qui s’était emparé de la capitale pour se rendre au palais de la République, les lieux presque déserts, afin de contribuer à l’apaisement, au retour au calme et à la stabilité. Des événements de mars il en sait, sans nul doute, autant que vous en ignorez.
Mesdames, Messieurs les Cadres,
Votre statut de cadre n’a donné aucune empreinte dans la marche du pays. En huit ans de règne, la pauvreté a augmenté, la paix sociale est fortement déstabilisée. Partout, les populations expriment le rejet de vos politiques publiques et s’opposent ouvertement à vos choix. Vos options stratégiques en matière de politique économique et sociale sont erronées : les ressources aux compagnies étrangères, la misère aux valeureux citoyennes et citoyens dont les plus jeunes sont obligés de braver la mer et le désert, préférant la mort au sort que votre Plan Sénégal Emergent leur réserve.
Cadres, vous avez dit ! Publiez donc la liste et les profils de vos membres. L’opinion a besoin de savoir pourquoi vous êtes si peu utiles au pays et à votre chef pendant que vous êtes gracieusement payés et royalement entretenus aux frais du contribuable sénégalais. Vous êtes une injustice et un fardeau. De grâce, n’en rajouter pas en insultant des patriotes exemplaires. Vous l’avez fait avec le président Amadou Mahtar Mbow aussitôt qu’il a présenté les conclusions des travaux de la commission nationale de réforme des institutions.
Parions que cette fois-ci ce n’est pas votre chef qui vous a envoyés (en tout cas la fébrilité est devenue trop manifeste en lui) et gageons qu’il n’est pas au courant de vos bêtises. Que des jeunes inintelligents et mal élevés se mettent à insulter des références du troisième âge est déjà problématique. Que de petites gens se prévalant du titre pompeux de “cadres républicains” se livrent à un tel exercice pour uniquement plaire au prince en vue de se faire servir au banquet royal, dans un pays pauvre très surendetté, est une énorme déchéance morale.
Mais qu’à cela ne tienne, l’excellent Professeur Abdoulaye Bathily reste et demeurera pour l’éternité une référence au Sénégal, en Afrique et dans le monde. Son parcours académique, politique, et professionnel force le respect et l’admiration. Vos vociférations ne changeront rien de cette réalité et de cette image de l’homme construite à travers de longues années, dans l’abnégation, au bout de l’effort et du sacrifice.
Mesdames, Messieurs les Cadres,
Pour le reste, un peu d’intelligence vous aurait suffi pour ne plus ressasser ce que vous appelez « nostalgie des Assisses ».
D’abord, et de manière incontestable, les Assises Nationales sont un chef-d’œuvre, un succès, une commande citoyenne, inclusive, participative. C’est grandiose ! Vous auriez appliqué les conclusions, elles vous auraient éviter vos divagations programmatiques qui accélèrent toutes leurs cadences vers les seuls résultats que vous savez produire : dilapidation des ressources de la Nation, augmentation de la misère des populations, aggravation des injustices sociales, corruption généralisée, accaparement et spoliation des terres des pauvres paysans et du littoral sénégalais, surendettement du pays, etc.
Ensuite, c’est à la fois inutile et maladroit de vouloir toujours revenir sur l’échec d’une candidature de Bathily à la présidence de la Commission de l’Union Africaine que vous avez vous-même présentée alors comme une « candidature du Sénégal ». Vous vous en êtes vantés sous tous les toits et dans toutes les presses. Votre chef en première ligne. Paradoxe des paradoxes ! Par vos manœuvres déloyales, opaques et souterraines vous réussirez à en devenir l’obstacle majeur devant le collège des chefs d’Etat électeurs.
Etant donné que l’affaire vous est restée dans le subconscient, et que manifestement il vous manque du courage, peut–être viendra le jour où il vous échappera, tel un refoulement, au sens freudien du concept, la vérité, rien que la vérité et toute la vérité. Peut-être que ce jour-là, les Sénégalais et les Africains comprendront votre véritable rôle dans l’histoire de cette candidature dont l’échec vous enchante tant. Le Professeur Bathily, là aussi, agissait par devoir de militant d’une Afrique unie et émancipée, véritablement libre et indépendante.
De tout, il devient évident que le meilleur service que vous pouvez vous rendre, à vous et à votre chef, est de vous concentrer et de vous recentrer sur les graves problèmes de l’heure pour au moins essayer de soulager les Sénégalaises et les Sénégalais qui sont particulièrement éprouvés pour le peu de temps qui vous reste, et pendant lequel le pays est malheureusement obligé de supporter votre arrogance et votre piètre gouvernance.
Enfin, un conseil tout de même, mesdames, messieurs les Cadres Républicains : dites à votre chef et à vos camarades d’écouter attentivement le Professeur Bathily, et maintenant, sinon demain vous pourriez le regretter et malheureusement, il sera déjà bien trop tard.