Généreux en aides sociales, mystérieux sur ses intentions en Biélorussie, Vladimir Poutine s’est montré déterminé et offensif ce mercredi 21 avril dans son discours à la Nation. Avec, en guise de conclusion de cette allocution d’une heure et vingt minutes devant l’élite politique et économique du pays, une habituelle diatribe contre l’Ouest.
Le chef du Kremlin, costume sombre sur fond bleu, a menacé l’Occident de représailles en cas de franchissement de « lignes rouges ». Alors que ces dernières semaines les relations se sont à nouveau tendues entre Moscou et l’Ouest, il a toutefois promis « ne pas vouloir couper les ponts ».
L’armée russe s’affaire depuis des jours près de la frontière ukrainienne, mais le président n’a pas annoncé d’initiative choc contre Kiev. « Si quelqu’un confond nos bonnes intentions avec de l’indifférence ou de la faiblesse et a l’intention de saccager ou même de faire sauter ces ponts, il doit savoir que la réponse de la Russie sera rapide, asymétrique et forte », a toutefois prévenu Vladimir Poutine.
Il a notamment fait planer le doute sur sa stratégie en Biélorussie, seul dossier international cité en détail. A plusieurs reprises, il a dénoncé le silence occidental sur une tentative supposée de « coup d’Etat » à Minsk où le président Alexandre Loukachenko, allié de Moscou, a récemment assuré avoir déjoué un assassinat le visant. Huit mois après les manifestations inédites qui ont bousculé son voisin, le Kremlin est soupçonné de vouloir relancer son vieux projet de fusion entre les deux pays. Mais Vladimir Poutine, qui doit recevoir jeudi Alexandre Loukachenko, n’en a pas dit mot.