«Nous avons érigé une coopérative d’habitat depuis 2002. Nous avons obtenu le bail de l’Etat du Sénégal en 2003. Nous avons notre autorisation de construire, notre permis d’occuper. On a aussi le droit réel. Depuis cette date, nous n’arrivons pas à rentrer en possession de nos biens», confie Marcelin Lima, membre du collectif de la coopérative des travailleurs de l’hôpital Aristide Le Dantec. Ils étaient dans les locaux de Walfadjri, avant-hier. Les travailleurs réitèrent leur appel au chef de l’Etat qui leur avait déjà promis de suivre leur dossier. «Le président de la République, lors de son passage à l’hôpital Le Dantec, en 2015, quand il inaugurait l’unité interventionnelle de la cardiologie, avait donné des gages que ses autorités compétentes allaient régler le problème». Depuis lors, ils sont restés sur leur faim, rappelle M. Lima qui ajoute :«Nous interpellons, encore une fois, le président de la République, Macky Sall, qui avait précisé dans son discours qu’il avait entendu le cri des travailleurs et que les autorités compétentes allaient régler le dossier». Ce que déplore le personnel, c’est que la décision de justice ne soit pas respectée. «Ces parcelles sont occupées. Les plus hautes autorités savent ceux qui ont construit, parce qu’un travail a été fait. Les occupants ont été assignés en justice. Nous avons eu gain de cause. Le tribunal a tranché en notre faveur. Si la Justice tranche, il faut appliquer. Il y aeu des actes de démolition prononcés par la Justice, mais nous sommes restés sur notre faim», déplore-t-il. Revenant plus en détails dans leur problème, les travailleurs, par la voix de son porte-parole, laisse entendre :«Chaque année, nous payons nos impôts au niveau du domaine. Nous sommes régulièrement inscrits. Nous avons interpelé les plus hautes autorités judiciaires et administratives du Sénégal pour que ce problème soit réglé. Mais en vain, le problème reste entier. C’est pour exprimer notre cri de cœur». «Par la force des choses. On nous a appelés des «SDF», laisse entendre le travailleur qui poursuit : «Dans les jours à venir, nous allons occuper la rue quitte à ce qu’il y ait grève de la faim au niveau de notre lieu de travail». Ils sont 115 victimes qui ont des parcelles au niveau de Keur Mbaye Fall, plus précisément à Kamb. Rappelant leur posture, Marcelin Lima confie, par ailleurs, pourquoi ses camarades expriment leur cri du cœur : «Nous sommes des légalistes. Nous avons confiance en la justice de notre pays, c’est pourquoi nous sommes restés calmes pendant de très longues années. Maintenant, ils nous ont poussés à l’extrême. Nous sommes obligés d’emprunter les voies légales pour que nous soyons rétablis dans nos droits. Nous sommes restés sereins en attendant que la situation se décante. Comme nous sommes arrivés à un point où nous ne voyons pas les choses évoluer. Nous sommes obligés de mettre en place un système un mécanisme qui nous permettra de défendre nos intérêts. Voilà six ans qu’on ne voit rien».
Emile DASYLVA