Le nouveau projet annoncé par le Président Macky Sall sur la mise en place d’un dispositif de régulation et d’encadrement spécifique aux réseaux sociaux ne trouve pas écho favorable auprès des utilisateurs des Tics.
Pour ces derniers, ce dispositif constitue un «véritable danger pour la liberté d’expression en ligne et le droit d’accès à l’information mais aussi à la liberté de la presse». Mieux encore, pour le président de l’Association des utilisateurs des TIC (Asutic), Ndiaga Guèye et Cie, «aucun motif pertinent ne peut être invoqué pour justifier ce nouveau dispositif, sinon des déclarations non fondées». Aussi, ce dispositif de régulation spécifique des réseaux sociaux pourrait se traduire trouvent-ils, «par un renforcement considérable des pouvoirs attentatoires à la liberté de la presse confiés à une autorité gouvernementale». «Le chef de l’Etat nous parle de la nécessité de veiller à la qualité des programmes diffusés sur les radios et télévisions pour renforcer la paix sociale, la cohésion nationale, l’autorité de l’Etat et les intérêts du Sénégal. Mais en cette période de tension politique et sociale en perspective de l’élection présidentielle de 2024 au Sénégal, il ne serait pas surprenant que l’objectif visé est d’empêcher les expressions politiques de l’opposition et des mouvements sociaux contestataires d’atteindre l’espace publique nationale via les réseaux sociaux», soutiennent Ndiaga Guèye et Cie dans un communiqué rendu public. Ils rappellent que pour un leader politique, syndical ou de la société civile, il n’est plus besoin d’être invité par une radio où télévision pour être présent dans l’espace public national. Car, ces médias republient les messages postés sur leurs pages Facebook où comptes Twitter. Certaines télévisions ou radios ont même des émissions consacrées aux infos du Net, soulignent-ils. Ainsi, si ce projet passe, déduisent-ils, c’est au traitement que les journalistes font de l’information sur les réseaux sociaux que devrait s’attaquer ce dispositif.
Samba BARRY