En recul depuis des années, la population polonaise a enregistré en 2020 une baisse encore plus marquée, qui ne s’explique pas uniquement par la pandémie de Covid-19.
“La population polonaise diminue à une vitesse record”, titre le quotidien juridique Dziennik Gazeta Prawna dans son édition du 26 janvier 2021. Les statistiques de l’année 2020 combinent en effet le nombre de décès le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale (486 000), “principalement en raison de l’épidémie de Covid-19 et de ses conséquences sur le système de santé”, et le “plus faible nombre de naissances depuis 2004” (357 000). Bien que la Pologne enregistre depuis longtemps un solde naturel négatif, celui de 2020, qui atteint – 129 000, est “3,5 fois plus important qu’en 2019”, calcule le journal, sans toutefois tenir compte du solde migratoire.
Selon Dziennik Gazeta Prawna, l’ampleur de la baisse du nombre de naissances peut “surprendre”, alors que “certains attendaient du confinement un résultat inverse”. En outre, cette tendance ne s’explique pas seulement par “la diminution d’année en année de la population féminine en âge de procréer”, conséquence mécanique du dernier baby-boom observé dans les années 1980.
“Manque de stabilité”
Le quotidien mentionne parmi les autres facteurs “la diminution du nombre de mariages” ainsi que “les craintes des femmes enceintes et des futures mamans de ne pas pouvoir accéder au système de santé tant que dure l’épidémie”. De plus, “bien que la situation sur le marché du travail ne soit pas si mauvaise, le taux de chômage a augmenté. Or, depuis de nombreuses années, la recherche montre que le sentiment de manque de stabilité est l’une des principales barrières à la décision d’avoir des enfants”.
Quant aux décès, le journal estime que leur hausse spectaculaire (+76 400, soit +18 %) “ne peut pas seulement s’expliquer par la pandémie”, d’autant que, selon les statistiques officielles, “le coronavirus a été responsable en 2020 de 28 500 décès”. Selon Bolesław Samoliński, médecin spécialiste de santé publique interrogé par le quotidien, “même quand des soins ont pu être organisés pour les malades du Covid, cela s’est fait au détriment des autres malades”.
CourrierInternational