Toute la journée du lundi, une info non officielle a annoncé une adresse solennelle à la Nation du président de la République dans le «20 heures» de la Rts.
Prétexte : l’expiration de l’état d’urgence assorti du couvre-feu et la nécessité de corser les mesures pour endiguer la propagation du coronavirus avec, selon radio Cancan, une modification des horaires du couvre-feu et une extension des décisions coercitives à d’autres régions fortement impactées par la maladie. Seulement, la Rts ayant programmé un entretien exclusif avec la Première Dame, ce serait trop que d’avoir et le Président et son épouse sur la même tranche horaire. C’est le ministre de l’Intérieur qui est, au finish, allé au front pour rabattre le caquet à tous ceux qui pensent que, dès dimanche à minuit, le Sénégal n’était plus en régime d’exception. Avec au passage quelques embrouilles sur la computation des délais sur laquelle beaucoup d’étudiants de 2ème année de droit se sont cassé les dents.
A la place de Macky, on a eu la Première Dame. Et on ne s’en est pas trop plaint. Parce que, en 8 années de présidence de son «borom keur», comme elle l’appelle, c’est la première fois, qu’on entend le timbre de sa voix. On l’a vue simple, sans bling-bling, représentative de la Sénégalaise lambda, la Anta, la Fatou ou la Dieynaba du quartier. Elle aime se rendre au marché, au «tour» du coin, s’éclater avec ses amies dans les cérémonies familiales, etc. Ça, on le savait. Ce que l’on savait moins, c’est que «Madame» ne facebook pas, ne tweete pas. En 2021, cela sonne «old fashion». Quelques ratés : la piscine en arrière-plan qui contraste avec l’image de Sénégalaise type, la sous-représentation de la femme moyenne du Djolof qui, en 2021, n’est pas que dans les marchés et les foyers. Elle est aussi femme d’affaires, dans les assurances, fonctionnaire dans le système des Nations unies, banquière, chef d’entreprise, etc.
Tout compte fait, pour un coup d’essai, elle n’a pas été loin du coup de maitre.
Ibrahima ANNE