Emmanuel Macron a accordé une longue interview au média en ligne Brut, ce vendredi 4 décembre, pour répondre notamment aux polémiques autour de la loi “sécurité globale” et à l’émoi suscité par les images de violences policières ces dernières semaines.
Le chef de l’État a réagi aux critiques formulées notamment par la presse étrangère sur un régime qui serait devenu “autoritaire”. Emmanuel Macron a jugé que cette image de la France à l’étranger n’était pas seulement de son fait. “Nous en sommes coresponsables. Quand on a des journalistes qui diffusent des infos faussées, des correspondants étrangers qui sont des quasi-militants… On a créé un bulle où on a expliqué qu’en France, on allait réduire les libertés, tant que je serai là, ce n’est pas ce qu’on fera”, a-t-il promis.
“Tant que je serai là, on ne réduira pas les libertés”
“Ayons les débats utiles, sans caricaturer et sans abîmer l’image de notre pays”, a demandé Emmanuel Macron avant de se montrer plus précis: ”Est-on un pays où on n’a pas le droit de manifester? Non. La liberté de la presse est-elle menacée? Non”, a-t-il affirmé.
À propos des journalistes donc certains ont subi des violences des forces de l’ordre lors de manifestations, le chef de l’État a souhaité une remise à plat. ”La pratique du journalisme a changé. Il faut pouvoir protéger toutes ces pratiques, qui peuvent poser problème aux forces de l’ordre et aux journalistes”, a-t-il dit en évoquant une nouvelle “organisation”, en “reposant les termes”.
“On n’est pas la Turquie!” s’est-il ensuite exclamé en assurant que “les libertés ne sont pas réduites en France”, ”à part pour l’épidémie”. Interrogé sur sa relation houleuse avec le chef d’État turc Recep Tayyip Erdogan, le chef de l’État a refusé de répondre “personnellement”. “Je crois dans le respect, l’invective entre dirigeants n’est pas la bonne méthode”, a-t-il estimé.
Emmanuel Macron a évoqué son engagement à l’international pour défendre la liberté d’expression de Charlie Hebdo face à certains pays du monde arabe. “Ils sont allés trop loin, on a remis en cause notre liberté d’expression, j’ai en effet défendu toutes celles et ceux qui blasphèment”, a-t-il rappelé, regrettant d’avoir été “seul”. “Très peu de journalistes français m’ont accompagné dans ce sujet: silence!”, a-t-il déploré, regrettant aussi le manque de soutien d’autres démocraties européennes.
Huffingtonpost