A Saint-Louis, les membres de la section locale de l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal ne décolèrent toujours pas contre les autorités qui ont interdit la marche de l’UNPAS prévue, hier vendredi, à la place de l’Obélisque, à Dakar.
Cette montée d’adrénaline des professionnels de la pêche dans la ville tricentenaire est consécutive aux accords de pêche signés entre l’Etat du Sénégal et certains navires étrangers. Précisant qu’ils sont des Sénégalais à part entière et non des Sénégalais entièrement à part, ces plénipotentiaires de l’Union régionale de la pêche artisanale Saint-Louis n’ont pas manqué d’annoncer leur indignation.
Visiblement outrés et estomaqués par cette décision du Préfet du département de Dakar, nos interlocuteurs qui se sont donnés rendez-vous au quai de pêche de Guet-Ndar, de faire noter qu’ils n’excluent pas de remettre ça tant que la situation n’évolue pas dans le sens qu’ils souhaitent. Au surplus, au quartier des pêcheurs de Guet-Ndar et ses environs, l’on continue de clouer, au pilori, les accords de pêche paraphés avec les armateurs étrangers tout en invitant l’Etat à revoir sa copie. A les en croire, ces navires étrangers, adeptes de la pêche industrielle, pillent les eaux sénégalaises. Ce faisant, ont-ils poursuivi, l’activité de ces «grosses cylindrées» empêche les acteurs nationaux de pratiquer leur art dans de bonnes conditions. Dans un passé récent, la pêche a été florissante et a, toujours, nourri son homme. De l’avis des membres de l’UNPAS, cette nouvelle donne est, aussi, imputable à la pêche, à grande échelle, de la flotte étrangère. En attendant, les Saint-louisiens et toutes les populations sénégalaises vont devoir se passer du poisson, ces prochains jours. En fait, les pirogues sont en cales èche, le long de la berge du fleuve suite à la grève de 3 jours décrétée par les professionnels de la pêche de la cité de Mame Coumba Bang.
Gabriel BARBIER