La société civile sénégalaise ne voit pas l’intérêt de créer une nouvelle structure pour régler la problématique de l’émigration. «C’est du tape à l’œil pour caser une clientèle politique», soutient-elle à travers Guy Marius Sagna à la fin de la conférence de presse, organisée par le front multi-lutte Doyna, regroupant des dizaines de collectifs.
C’était à la place de l’Obélisque. A son avis, on n’a pas besoin de nouvelles structures. «Ce que Macky Sall devrai faire, c’est de rencontrer les Sénégalais qui se plaignent de leurs conditions de travail, d’étude afin de trouver des solutions», oppose-t-il. Près de 25 collectifs ont lancé leur cri du cœur sur différents problèmes. Ils concernent le respect de leurs droits de travailleurs, les droits des étudiants non orientés, entre autres.
De l’avis de M. Sagna, des institutions budgétivores sont créées sans que le problème de l’émigration ne puisse être réglé. Il en cite le Cese, le Hcct, le Hcds… dans ses calculs. Avant d’estimer qu’à elles seules, elles absorbent près de 20 milliards de Francs Cfa. Ce qui peut nourrir 16 mille personnes avec des revenus mensuels de 100 mille francs Cfa par mois. Poursuivant ses estimations, Guy Marius Sagna martèle que ces institutions regroupent moins de 500 personnes qui se partagent un budget qui peut servir à 16 mille autres. Se forgeant sur la longue liste de complaintes d’étudiants, de travailleurs, de victimes de spoliations foncières, Guy Marius Sagna réitère que la meilleure manière de trouver une solution aux maux tels que la migration irrégulière est d’apporter une réponse à ces problèmes des travailleurs et autres catégories sociales. Certains attendent déjà depuis des années que leurs doléances soient prises en compte.
Les conséquences sont nombreuses. On en cite entre autres l’émigration irrégulière. «Ils fuient les bombes sociales, économiques, environnementales larguées par le gouvernement de Macky Sall», irone Guy Marius. Qui liste la spoliation foncière, l’oppression sociale…
Le ministre du Travail interpellé
Le ministre du Travail est mis à l’index par la majorité des intervenants du monde des entreprises qui ont pris la parole. Ce qui fait dire au porte-parole du front Doyna : «Si le problème persiste, c’est parce que le gouvernement n’a pas fait ce qu’il devait faire». C’est la raison pour laquelle, il lance un appel au nouveau gouvernement remanié. En demandant aux ministres de convoquer les collectifs des travailleurs et autres pour trouver un accord dans les 100 jours. Guy Marius Sagna a aussi dissuadé les candidats à l’émigration de le faire par les pirogues ou le désert.
Emile DASYLVA