Arborant des pancartes où sont inscrites des formules hostiles au régime, les femmes des cités Diamalaye et Poste ont donné de la voix, hier, devant l’agence de Sen’Eau à Yoff. Elles ont dénoncé les perturbations récurrentes de la distribution de liquide précieux dans leurs quartiers.
Les perturbations récurrentes de la distribution de l’eau dans certaines quartiers de Dakar comme les cités Diamalaye et Poste et à Grand-Yoff ont fini de mettre les populations de ces localités dans tous leurs états. Regroupées autour d’un Collectif, les femmes de Diamalaye et Poste ont assiégé, hier, l’agence de Sen’Eau à Yoff pour crier leur ras-le-bol. «Il faut que Sen’Eau nous prenne au sérieux. Nous sommes fâchées. C’est un contrat qui nous lie avec cette société. De notre côté, nous honorons notre engagement vis-à-vis de cette société. On les réveille à 4 heures du matin pour qu’ils nous suppléent», fustige Marguerite Diouf, porte-parole du Collectif des femmes des cités Diamalaye et Poste devant ces camarades qui arborent des brassards rouges et des pancartes où on peut lire : «l’eau source de vie ! Nous refusons d’en être privées !» ; «Sans eau pas de mesures sanitaires».
Cette dernière soutient que les femmes de ces localités ne ferment plus l’œil toute la nuit. Car, elles sont obligées de veiller jusqu’à tard pour espérer avoir une goutte d’eau dans leurs seaux. Pour elle, c’est normal. Et cette situation ne peut plus continuer. Elle soutient que les populations vivent difficilement à cause de la pandémie de la Covid-19. Elles font face à une pénurie d’eau qui les oblige encore à acheter de l’eau pour préparer les trois repas alors que des factures salées de Sen’Eau les attendent la fin du mois. «C’est injuste. Nous sommes 600 villas à la cité Diamalaye plus de 1 600 âmes», crache Marguerite Diouf.
Le porte-parole du Collectif révèle qu’il y a quelques jours, une habitante des cités qui faisait monter l’eau avec des bidons vers 3 heures du matin a fait une chute mortelle au troisième étage. Pis elle déclare que c’est devenu très difficile même d’avoir une domestique dans leur quartier. Toutes les jeunes filles qui travaillaient dans les Cités Diamalaye et Poste ont fui. Parce qu’elles ne supportent plus la corvée d’eau du matin au soir. «Donc c’est à nous, femmes du troisième âge, de veiller matin et soir pour avoir une goutte d’eau dans la maison. Parfois des citernes d’eau font la ronde pour servir les populations. Mais c’est une eau qui n’est pas potable», peste Marguerite Diouf ovationnée par ses camarades.
Dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 novembre 2020, certains habitants de Grand-Yoff ont investi les rues pour dénoncer cette pénurie d’eau.
Samba BARRY