Mamadou Diop Decroix ne présage rien de bon quant à l’avenir de ceux qui sont dans les combinaisons politiques de Macky Sall qui vient de remanier le gouvernement.
«Beaucoup de ceux qui prennent part, au plan national,dans ces combinaisons ne servent, souvent, que de condiments dans une cuisine où ils finiront, à tous les coups, par être mangés. C’est devant nous», pré-dit-il, hier, lors d’une conférence de presse. De l’avis de Mamadou Diop Decroix, le président devrait changer de stratégie. «Aucune combine, combinaison ne donnera du travail aux millions qui en de-mandent, ni ne remplira le ventre de millions de compatriotes qui ont faim, ni soigner ceux qui sont malades, ni dispenser le savoir aux millions enfants dans une école de qualité. La voie dans laquelle il s’engage, est sans issue pour le peuple», présage-t-il encore.
Mamadou Diop Decroix fustige également ceux qui mettent en avant le dialogue pour rejoindre Macky. «Le dialogue n’est pas achevé pour qu’on puisse évoquer quoi que ce soit, car hormis la commission politique qui a déposé un rapport d’état et non final, aucune autre commission n’a remis son rapport. Aucun des points clés de la plateforme de résistance nationale n’ a connu de consensus au niveau de ses travaux. Le pouvoir s’est opposé à l’organe indépendant chargé d’organiser les élections,il a également rejeté la suppression de l’article 80 du code pénal sur le délit d’offense au chef d’Etat», dit-il.
D’autre part, Decroix estime que l’opposition doit de nouveau se préparer à livrer bataille pour des élections libres sincères et honnêtes. «L’opposition doit trou-ver des formes plus élaborées d’unité d’action particulièrement sur la question des élections tout en se tenant plus fermement aux côtés des populations pour le pain et la protection de leur environnement»,lance-t-il. Ce risque de désaccords dans le dialogue politique s’explique par les points de mésentente entre les deux camps. «La dé-légation du pouvoir au dialogue a aussi rejeté l’aménagement proposé par l’opposition concernant le statut du chef de l’Etat et celui de chef de parti politique. Elle a également récusé le bulletin unique, sans compter la question du parrainage. Les lenteurs dans l’audit du fichier électoral et du processus électoral sont aussi à relever.Voilà où nous en sommes par rapport au dialogue», rappelle Mamadou Diop Decroix.
Emile DASYLVA