Face à la réticence de la Zone Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Zmao) guidée par le Nigeria et le Ghana, concernant la monnaie unique de la Cedeao (Eco), le président en exercice de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), Mahamadou Issoufou, a souhaité, ce lundi 7 septembre, une discussion sur les conclusions du dernier sommet de la Zmao.
En effet, le conseil de convergence de la Zmao affirmait que «la décision de renommer le Fcfa Eco en 2020 n’était pas conforme avec celle de la Conférence des chefs d’Etat de la Cedeao d’adopter l’Eco comme nom d’une monnaie unique indépendante de la Cedeao».
Outre la question des critères de convergence et celle de la parité fixe sur laquelle les pays anglophones de la Cedeao avaient marqué leur refus catégorique, Mahamadou Issoufou a insisté sur l’impact de la Covid-19 qui a également dérangé le calendrier de la feuille de route de la monnaie de la Cedeao. Qui devait être lancée en juin 2020. Pour Mahamadou Issoufou, ce 57e sommet ordinaire devait être une occasion pour se pencher sur cette nouvelle monnaie «tout en maintenant une approche graduelle pour le lancement de la monnaie commune conformément à la recommandation de la Task Force sur l’accélération du programme monétaire».
En dehors de l’Eco, la situation économique de l’espace Cedeao préoccupe aussi le président nigérien: «Nous étions sur la voie du progrès économique quand nous avions été frappés de plein fouet, comme le reste du monde par la pandémie de la Covid-19. Cette année, notre région connaitra un taux moyen de croissance de -2,1 % au lieu de 3,3 % prévu», a déploré le Président nigérien. Dans cette vision de passer de la Cedeao des Etats à la Cedeao des peuples, Mahamadou Issoufou a estimé que les défis sont énormes mais réalisables. Car, les Etats membres affichent depuis 2001 une croissance annuelle moyenne de 4 % au moment où celle du continent était estimée à 3 %, avant le coronavirus.
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