L’Association des juristes africains (AJA) suit avec attention la situation qui prévaut au Mali. D’où l’intérêt de proposer des assises aboutissant à une réforme profonde des institutions et du calendrier républicain pour une sortie de crise.
Pour sortir la République du Mali du chaos dans lequel il se trouve depuis le 18 août 2020, de larges concertations aboutissant à une réforme du calendrier républicain sont recommandées. C’est, selon l’Association des juristes africains (AJA), la seule voie de sortie de crise du Mali. «L’AJA invite la Cedeao et l’Union africaine ainsi que l’équipe militaire en exercice au Mali (CNSP) à ouvrir de larges concertations et à discuter sur un nouveau calendrier républicain ainsi qu’une réforme profonde des institutions pour une meilleure gouvernance des ressources publiques conformément à la volonté exprimée par une bonne partie du peuple malien et la charte africaine de la démocratie et de la gouvernance du 30 Janvier 2007 visant à promouvoir les valeurs universelles de la démocratie et des droits humains. L’AJA est prête à aider à l’organisation d’assises de réflexion sur la réforme des institutions comme ça a été le cas au Sénégal en2015»,ont indiqué, hier, dans un communiqué ces juristes africains.Non sans oublier de déplorer ces évènements malheureux au cours desquels Ibrahima Boubacar Keïta a été capturé et poussé à la démission de son poste de chef de l’Etat par le Comité national du salut du peuple (Cnsp).
Dans leur communiqué, ces juristes soulignent que l’Aja, fidèle à sa mission de promotion de l’Etat de droit en Afrique, soucieuse du maintien de la paix, de la souveraineté et de la cohésion sociale au sein des Etats africains, indispensables à la mise en œuvre des actions de développement au profit des populations tient à rappeler,d’une part, «le respect des Institutions ainsi que des principes fondamentaux de l’Etat de droit,notamment, le respect de la souveraineté et l’autodétermination des peuples ; et d’autre part le rétablissement du calendrier républicain par le Comité national de salut du peuple (Cnsp) ainsi que l’organisation d’élections libres et trans-parentes sous le contrôle de la communauté internationale afin que le Mali retrouve sa place dans le concert des démocraties modernes et aussi afin d ‘éviter la persistance des sanctions au plan international dans un contexte marque par la crise». Entre autres pistes de sortie de crise, l’Association des juristes africains estime que la continuité de l’Etat de droit, la préservation de la paix civile et le respect de la souveraineté populaire à travers le vote régulier, doivent être préservés en toutes circonstances. «En outre, l’Aja appelle les institutions internationales notamment les Nations Unies à toujours faire preuve de responsabilité pour préserver la paix au Mali en tenant compte de l’expression de la volonté des peuples qui constituent les rocs sur lesquels se fondent les Nations au-delà des Etats. Elle reste vigilante quant au processus de rétablisse-ment des institutions démocratiques et de l’ordre républicain au Mali»,conclue l’Aja.
Salif KA