Le gouvernement n’a jamais réussi à atteindre l’autosuffisance alimentaire et même les objectifs qu’il s’est fixé dans le domaine agricole. Mais, cette fois, les experts du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural espèrent relever le défi avec une production de plus de 3 millions de tonnes de céréales pour la campagne prochaine et une autosuffisance en riz en 2023! Cela grâce au doublement du budget du ministère.
Cette fois-ci, le gouvernement compte atteindre l’autosuffisance alimentaire avec une production de 3 millions de tonnes de céréales et même une autosuffisance en riz en 2023, selon l’administrateur du Fonds d’appui au développement du secteur rural (Fadsr). Pour ce faire, Massirin Savané rappelle que depuis presque deux ans la production céréalière, toute spéculation confondue, tourne autour de 2,8 millions tonnes, avec 41 % de cette production en riz. En plus, selon lui, cette année le budget du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural a beaucoup progressé. «Près de 50 %, si on y ajoute les nouvelles mesures d’équipement gratuite des femmes et des jeunes. Alors, je considère que l’objectif de produire plus de 3 millions en céréales ne peut être qu’une hypothèse basse», dit-il.
Toutefois, il convient de préciser que l’Etat a toujours parlé d’autosuffisance sans jamais l’atteindre. A cela, l’administrateur du Fadsr affirme que : d’abord l’équipe actuelle qui traduit la politique agricole définit par le chef de l’Etat; donc le management, est dirigée par le professeur Moussa Baldé qui a pris les rênes du ministère depuis le 07 avril 2019. «Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, ce n’est pas seulement un mathématicien des universités. Il a eu à diriger la Sodagri, où il fait ses preuve dans le bassin de l’Anambé et dans le tiers sud du pays où cette société a fini par se déployer à cause de ses excellents résultats», explique Massirin Savané. Qui ajoute : «Ensuite, le contexte de la Covid-19 a redéfinit les priorités car les pouvoirs publics et les producteurs sont conscients des tensions à venir sur le marché des céréales». De manière factuelle, poursuit-il, tous les acteurs du secteur sont témoins de l’emblavure de 50 000 ha dans la vallée du fleuve en contre-saison avec des rendements de 6 tonnes par ha en moyenne. «Si nous y ajoutons la culture hivernale, nous pouvons espérer 600 000 tonnes provenant de la vallée du fleuve. Or, il est établi depuis 5 ans que la vallée ne produit que 43 % de la production nationale en riz. Au demeurant, la Sodagri nous promet d’emblaver plus de 240 000 ha cette année avec des rendements de 2 à 3 tonnes en moyenne. Vous voyez bien que l’autosuffisance avec 1 600 000 tonnes de riz paddy est bien possible en 2023», dit-il.
Charles Gaïky DIENE