«Bien faire, se taire et laisser braire». C’était la posture du Comité depuis le début de la mission. Ils se sont tus, ils ont laissé faire et ils ont laissé braire pour paraphraser le président du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Force Covid-19. Face aux journalistes hier, Général François a rompu ce pacte. Il s’est prononcé sur l’histoire d’indemnités qui commençait à installer un climat de suspicions dans ledit Comité. Tout en évitant d’être condescendant envers certains membres du Comité, le Général François qualifie cette histoire de fausse information à ranger et à verser dans la corbeille des fake news. Dans cette affaire, six membres du Comité se sont exprimés dans les médias : un représentant du secteur privé, un représentant des syndicats, un représentant des consommateurs, un représentant de la Société civile et deux représentants de partis politiques dont l’un se trouvait dans la salle (Toussaint Manga, Ndlr). «Lesquels parmi eux auraient intérêt à faire du populisme en s’arrogeant la paternité d’une décision de pas recevoir d’indemnités», se demande le Général. Sur un ton sarcastique, il souligne : «Quelquefois c’est le vice qui côtoie la vertu. Cette crise a fait éclore des talents aussi bénéfiques que maléfiques. Au moment où les patriotes font preuve d’imagination et de création en fabriquant des respirateurs, des masques, des gels pour lutter contre la pandémie pendant ce temps, d’autres Sénégalais en panne d’esprit et atteints de paranoïa maladive fabrique des fake news avec pour objectif de divertir», se désole le Général Ndiaye qui martèle qu’il n’a jamais été question de perdiem. «Le terme perdiem ne figure sur aucun document du comité. Sur aucun document du Comité, il n’est fait mention de perdiem», insiste le président du Comité Force Covid-19. Non sans émettre quelques hypothèses : «Soit la source a manipulé le journaliste pour causer du tort aux membres du Comité ou il s’agit de motivations bassement mercantiles avec un titre fantaisiste pour vendre le journal».
A l’issue de la première séance plénière, poursuit-il, «il est fait mention que les membres du Comité ont décidé de travailler bénévolement. Comment on peut revenir quelques jours après pour dire qu’il y a un problème de perdiem ?». Livrant des explications administratives, il souligne : «Il y a projet de budget prévisionnel de fonction pour une durée de 6 mois. Dans ce projet, il est prévu une ligne nommée : ‘autres prestations de service’ et plus loin on a envoyé en observation indemnité de session ensuite on a ‘mis motivation de l’état-major et autres prestations de service’. Le montant c’était 107 millions pour trois rubriques. Pour indemnité de session, les membres du Comité ont décidé de ne pas prendre». Pour ce grand responsable de la Grande muette, «il y aurait dû avoir des poursuites pour certains membres du Comité. On ne l’a pas fait parce qu’on est au Sénégal et on est entre parents».
Après avoir déroulé sur le programme de résilience économique, le patron du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Force Covid-19 a insisté sur leur mission. «Notre mission est cruciale pour la gouvernance de la Force Covid-9. Toute œuvre humaine peut faire l’objet de critiques. Dès lors c’est avec une ouverture d’esprit non partisane que nous acceptons toutes les propositions qui feront avancer notre pays. Je profite de l’occasion pour saluer les membres du Comité qui se veut apolitique. Il ne saurait donc question d’un terrain de jeu politique. Ces membres ont été choisis parce qu’ils représentent l’ensemble des forces vives de la Nation et constituent l’échantillon le plus achevé de la cohésion nationale. C’est cette diversité qui fait la force du Comité». Qui signale que tous les membres du comité sont traités selon le principe de l’égale dignité.
Magib GAYE