Même si pour le moment il n’y a que des adultes qui ont succombé au Sénégal de Covid-19, force est de constater que les enfants aussi ne sont pas l’abri de cette maladie. En effet, depuis que la pandémie a été déclarée dans notre pays, plus d’une cinquantaine d’enfants ont été touchés.
Au regard de l’ampleur du phénomène de l’errance des enfants et de la menace permanente de la pandémie du Covid-19 qui n’épargne pas ces enfants, aujourd’hui, une cinquantaine d’enfants sont atteints de la maladie. Selon Mame Gor Diouf, secrétaire général du ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection de l’enfance, ces derniers sont tous pris en charge dans les services et certains sont guéris. Parmi eux, il y a des bébés, des enfants talibés du Sénégal comme de la sous-région.
Selon lui, malgré la mise en place de stratégies pour endiguer ce phénomène, des enfants continuent toujours à errer et à mendier dans les artères, les marchés, les espaces publics. Ce, sans aucune protection et avec un risque grave de contracter la maladie ou de la propager. Et manifestement, les adultes qui entretiennent cette situation semblent afficher une totale insensibilité à la souffrance des enfants dans le contexte de la crise sanitaire. «C’est au regard de cette situation qui ne peut et ne doit point perdurer au risque d’exposer ces enfants à la maladie que les ministères de la Femme, de la Famille et du Genre, de la Justice et de la Santé lancent officiellement le dispositif spécial de protection sociale des enfants en situation difficile. Ce dispositif a pour objectif de garantir la protection sécuritaire et sanitaire des enfants en situation de risque dans le contexte du Covid-19 », lance M. Diouf. Il s’exprimait, hier, lors du point de presse du ministère de la Santé sur la situation du jour du Covid-19.
Pour ce dernier, dans le cadre de la riposte nationale à la pandémie du Covid-19, la prise en charge des enfants en général, ceux en situation de risques plus particulièrement, a été articulée autour du projet de protection d’urgences avec l’objectif zéro enfant dans la rue. Un projet mis en œuvre dans le cadre du secrétariat exécutif national de protection de l’enfant. Dans ce projet, 3 actes majeurs ont été posés. Il s’agit d’abord d’aménager et d’équiper des centres d’accueil et d’assurer la prise en charge d’urgence des enfants retirés de la rue ou exposés à des risques sanitaires ou sécuritaires. Le deuxième volet a pour objet de développer un plan de communication autour des enjeux de la protection d’urgence des enfants. Le troisième consiste à la promotion et à l’appui au retour volontaire des enfants dans leurs familles. Dans cette dynamique, à ce jour, quelque 2 015 enfants âgés de 4 à 17 ans ont été retirés de la rue dont 205 enfants ressortissants des pays de la sous-région. Ainsi 1 219 sont retournés en famille notamment dans les régions de Diourbel, de Fatick, de Thiès, de Louga, de Kaffrine, de Kaolack, de Tambacounda et de Kolda.
Selon le secrétaire général du ministère de la Femme, de la Famille et du Genre, les autorités administratives sont invitées à prendre les dispositions utiles pour mettre en œuvre dans leurs circonscriptions respectives et sans délai les quatre premières mesures. Il s’agit du retrait systématique, de la mise à l’abri et de la prise en charge d’urgence de tout enfant en situation de risque sécuritaire ou sanitaire trouvé dans la voie publique ; du secours et du sauvetage de tous les enfants retenus dans les conditions pouvant mettre en péril leur santé et leur sécurité, entre autres.
Samba BARRY