Il a décidé de centraliser et d’être le seul signataire des autorisations spéciales de circuler. Mais cette mission impossible que s’est assignée le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye risque d’être un véritable casse-tête pour lui et les provinciaux.
Les habitants des régions, ceux qui désirent se déplacer pour des raisons professionnelle, sanitaire ou de transport de dépouille vont faire l’impossible pour obtenir une autorisation spéciale de circuler. Car les voyages inter urbains sont suspendus et le ministre de l’Intérieur qui se trouve à Dakar, à des centaines de kilomètres de Tambacounda ou de Matam, est le seul habilité à leur délivrer le précieux sésame. Jusqu’à preuve du contraire, nulle autre autorité administrative, ni le préfet, ni le gouverneur ne pourra le faire. En effet, dans son dernier arrêté daté du 7 avril et portant sur la suspension temporaire des autorisations de circuler, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye écrit : «L’autorisation de circuler pour raison professionnelle ne peut être délivrée que par le ministre de l’Intérieur». Aly Ngouille Ndiaye a pris cette décision pour, dit-il, essayer de freiner les contaminations communautaires du coronavirus. Jusqu’à présent, le ministre de l’Intérieur n’a pas mentionné la possibilité de délégation de signature. Ce qui veut dire, et c’est là où se trouve le paradoxe, qu’une personne se trouvant à Malem Hodar ou à Bandafassi ou encore à Kédougou, devra venir illégalement à la place Washington pour déposer sa demande d’autorisation spéciale.
Mais cette mission impossible que s’est assignée le ministre de l’Intérieur risque d’être un véritable casse-tête pour lui et les provinciaux. A moins que le ministre prenne un autre arrêté pour préciser qu’une personne se trouvant en dehors de Dakar et qui souhaiterait déposer une demande de circulation spéciale le fasse au niveau de la préfecture ou gouvernance de son département ou de sa ville. Et charge aux préfets ou aux gouverneurs de valider ou d’invalider ou bien de faire parvenir ces demandes, suivant une voie hiérarchique, jusqu’à la Direction générale de l’administration territoriale (Dagat) pour arriver enfin au ministre de l’Intérieur. Et même dans ce cas, cela risque encore de poser le problème de l’encombrement. Le ministre Aly Ngouille Ndiaye sera forcément débordé si une centaine de demandes atterrissent en même temps sur son bureau.
Charles Gaïky DIENE