Dans un tweet, le Président de la République Macky Sall, a demandé une annulation de la dette de l’Afrique. Selon lui, l’économie du continent allait être impactée par la pandémie du Coronavirus. Toutefois, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) qui apprécie cette demande, propose plutôt un allégement en lieu et place d’une annulation.
Le chef de l’Etat Macky Sall, a demandé une annulation de la dette de l’Afrique. Selon lui, l’économie du continent va être impactée par la pandémie du Coronavirus. « L’Afrique à l’image du monde est gravement atteinte par la Pandémie du Covid-19 qui va durablement impacter son économie. Je demande à nos partenaires Bilatéraux et Multilatéraux d’accompagner la résilience du continent africain, en annulant sa dette», a tweeté Macky Sall.
Pourtant, avant-hier, mercredi 25 mars, le Groupe de la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (Fmi) avaient appelé tous les créanciers bilatéraux publics à suspendre, avec effet immédiat et dans le respect des lois nationales des pays créanciers, les paiements au titre du remboursement de la dette des pays Ida qui en demandent une dispense.
«Cette mesure aidera à répondre aux besoins immédiats de liquidités de ces pays face aux difficultés que pose la flambée de maladie à coronavirus et laissera du temps pour évaluer l’impact de la crise et les besoins de financement de chaque pays», lit-on dans une déclaration commune des deux institutions.
Elles invitent ainsi les dirigeants du G20 à confier au Groupe de la Banque mondiale et au Fmi, la charge de réaliser ces évaluations, et notamment de déterminer les pays dont l’état d’endettement est peu viable, et d’élaborer un projet d’action globale des créanciers bilatéraux publics pour répondre aux besoins de financement et d’allégement du poids de la dette des pays Ida.
Elles comptent solliciter l’approbation de ce projet par le Comité du développement lors des Réunions de printemps qui se tiendront les 16 et 17 avril.
LA CNUCED PARLE PLUTOT D’ALLEGEMENT DE LA DETTE
La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) quant à elle parle d’allégement en lieu et place d’une annulation. «Pour la CNUCED, elle est d’accord avec les mesures d’allégement de la dette, parce que, ce que nous observions déjà avant le début de la pandémie, est une aggravation de la situation d’endettement dans plusieurs pays africains. Ces ressources qui sont dédiées aux services de la dette, c’est des ressources qui sont actuellement encore plus précieuses pour les budgets nationaux, pour les caisses nationales. Étant donné que tous les pays devront faire face, d’une part, à l’augmentation des dépenses de santé et, d’autre part, au besoin de stimulation fiscale de leur économie, au vu de la décélération de l’activité économique internationale avec des impacts négatifs sur les exportations des pays africains», a fait savoir Rolf Traeger, Chef de la Section des pays les moins avancés (PMA) de la CNUCED.
La CNUCED demande ainsi aux pays riches de mettre à la disposition des pays pauvres assez de ressources financières pour atténuer le choc. L’institution économique pense qu’il est très important que la communauté internationale fasse des gestes du côté du financement extérieur des économies africaines, d’une part, en réduisant la charge de la dette et en mettant à disposition des pays africains des financements pour apporter son soutien au niveau d’activités économiques.
Sud Quotidien