Le comité scientifique, qui aide le gouvernement dans la gestion de la crise actuelle, a déclaré qu’il était indispensable de prolonger le confinement en France “d’au moins six semaines”. L’exécutif, plus prudent, évoque une estimation et refuse de donner une durée précise pour le moment.
Le comité scientifique – qui conseille le gouvernement pour gérer la crise sanitaire – a rendu, ce mardi 24 mars, son avis sur la question : il semble “indispensable de prolonger le confinement, qui durera vraisemblablement au moins six semaines à compter de sa mise en place [le 17 mars]”, écrivent les experts. Le gouvernement a préféré rester approximatif. Olivier Véran a ainsi parlé d’une “estimation” parmi d’autres et a évoqué les hypothèses “d’un déconfinement général ou par territoires, en fonction des profils épidémiques”.
Depuis plusieurs jours, les rumeurs d’un confinement prolongé courraient, alimentées par les prises de parole de divers scientifiques et spécialistes. Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon, indiquait par exemple à la Süddeutsche Zeitung :
Le délai de deux semaines ne représenterait qu’une première phase, durant laquelle ‘les indisciplinés parmi les Français’ ont dû ‘avaler la pilule’, mais les mesures n’auront véritablement un effet que si elles sont prolongées.”
Le Premier ministre lui-même avertissait sur TF1 le 23 mars sur le fait que le confinement allait durer.
Le début de la crise
Pourtant, après une semaine seulement de confinement, “l’ambiance” en France est déjà “pesante”, juge La Tribune de Genève. C’est “comme si tous les jours étaient des dimanches” avec comme “seul avantage, le quasi-silence [qui] règne”, note un Haut-Savoyard, interrogé par le journal suisse. “C’est difficile, mais il ne faudrait pas que cela dure”, renchérit une restauratrice.
“Plus le confinement est appliqué, moins il durera”, a justement prévenu le ministre de la Santé. Et sur ce point, il semblerait que le gouvernement ait été entendu, d’après La Tribune de Genève. Après s’être agglutinés dans les parcs le week-end des 14 et 15 mars, “les Français sont devenus raisonnables. La panique et la ruée sur les denrées de première nécessité et de longue conservation, ainsi que sur les lots de papier hygiénique, c’est du passé.”
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Ce qui n’a pas empêché le gouvernement de durcir les mesures du confinement ces derniers jours. D’une part, concernant les marchés ouverts, les rendez-vous médicaux ou la pratique du sport à l’extérieur.
Des mesures locales
Mais aussi, au sujet des lieux publics : “Les plages ont été bouclées dans toute la France”, relate The Times. À Paris, “les rives de la Seine et du Champ-de-Mars, près de la Tour Eiffel, ont été interdites d’accès”. À l’échelle locale, plusieurs maires ont mis en place un couvre-feu. C’est le cas à Colombes, Charleville-Mézières, Perpignan, Béziers, ou encore à Nice.
Dans les gares, les contrôles ont été renforcés – ce qui n’a pas empêché une nouvelle vague de départs des Parisiens vers la campagne ou leurs résidences secondaires, précise The Times.
Durcissement des sanctions
Enfin, en cas de non-respect du confinement, les sanctions aussi ont été durcies. L’Assemblée nationale a voté ce samedi 21 mars le passage des 135 euros d’amende forfaitaire à 1 500 euros en cas de récidive et à 3 700 euros ajoutés à six mois de prison pour quatre violations en 30 jours.
Dimanche 22 mars, le Parlement a également adopté l’état d’urgence sanitaire pour deux mois. Ceci permet, entre autres, au “Premier ministre de restreindre ou interdire la circulation des personnes et des véhicules, d’interdire les rassemblements ou encore de confisquer les biens”, rappelle la SZ.
CourrierInternational