La question de l’amnistie du fils biologique serait-elle à l’origine de la brouille entre Wade et Macky Sall? C’est du moins l’avis des frondeurs libéraux qui ont créé Suqqali Sopi.
Le refus du Pds de prendre part au dialogue national serait-il lié à l’amnistie de Karim ? Officiellement, le parti justifie sa non-participation par le fait que le président de la République aurait choisi à leur place leurs représentants. «Il (Macky Sall) ne lui appartient pas de choisir pour le Pds. On n’a pas permis au Secrétaire général de choisir ses hommes. Bara Gaye et Doudou Wade ont été choisis pour représenter le Pds au Front de résistance national et le Frn n’est pas le dialogue national. Macky Sall les a choisis sans consultation du Pds. Notre parti est bien organisé, s’il voulait qu’on y participe, il aurait envoyé des invitations en bonne et due forme. Encore une fois, nous n’avons pas boycotté», se défend, dans un entretien accordé hier à Walf Quotidien, Saliou Sagna le secrétaire général de la Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl). Mais pour les frondeurs libéraux qui ont mis sur pied Suqqali Sopi, Karim Wade serait le facteur bloquant. Ils accusent Abdoulaye Wade et le Pds d’avoir boycotté le dialogue national à cause du refus de Macky Sall de voter une loi d’amnistie en faveur de Karim Wade. «Le dialogue national vaut mieux que le deal de Doha», raillent les partisans d’Oumar Sarr, un des initiateurs de Suqqali sopi.
Tous les frondeurs libéraux comme Oumar Sarr, Babacar Gaye, Amadou Sall et les alliés du Pds à l’instar de Mamadou Diop Decroix participent à ce dialogue boycotté par les libéraux. Vrai ou pas, le parti présidentiel a publié un communiqué pour dire que l’amnistie de Karim Wade n’est pas à l’ordre du jour. «L’information selon laquelle le président de la République, Macky Sall a proposé au Président Wade une amnistie collective ou individuelle, relève d’une fake news dont seuls les auteurs en connaissent les motivations. Attaché à l’Etat de droit et à la politique de bonne gouvernance, le président de la République a, comme principale préoccupation, la mise en œuvre du programme pour lequel il a été réélu», écrit Seydou Guèye, le porte-parole de l’Apr.
D’ailleurs, certains observateurs considèrent que c’est ce refus du pouvoir d’effacer les «crimes» du candidat déclaré du Pds à la dernière élection présidentielle qui seraient à l’origine de la brouille entre le Président Macky Sall et son prédécesseur. Les relations entre les deux hommes sont actuellement tendues. Elles ont pris un coup de froid inattendu. Pourtant, les deux hommes s’étaient réconciliés de manière spectaculaire au mois de septembre dernier, lors de l’inauguration de la mosquée Massalikoul Jinaan. Abdoulaye Wade et Macky Sall avaient poussé le bouchon jusqu’à se retrouver une deuxième fois quelques jours après au palais de la République devant les caméras du monde entier. Toutefois, il convient de préciser que Pastef d’Ousmane Sonko et les partis regroupés autour de la Convention pour la renaissance démocratique (Crd) boycottent également ces discussions.
Charles Gaïky DIENE