Bien que membre d’une coalition (celle présidentielle), le Rassemblement pour la pérennisation du libéralisme (Rappel) est opposé à la constitution de coalitions de parti avant les élections. Pour Serigne Mbacké Ndiaye et Cie, «Les partis légalement constitués doivent aller aux élections. Ceux qui ne veulent pas aller aux élections n’ont qu’à disparaître. Ceux qui ne parviennent pas à atteindre la barre de 1 % des suffrages doivent disparaître». C’est après seulement cela, précise-t-ils, «que les partis pourront être financés». Serigne Mbacké Ndiaye et Cie en ont fait l’annonce hier, au cours d’une conférence de presse, oubliant royalement qu’ils sont drivés par la locomotive Benno Bokk Yaakaar. Le Coordonnateur du Rappel estime qu’«il est important d’aller vers une limitation des partis politiques qui doit se faire de manière démocratique. Il n’appartient pas au président ou à son ministre de l’Intérieur de décider de la limitation. Il faut que cela soit une décision du peuple sénégalais». Selon lui, «Il faut profiter du dialogue pour régler ces questions».
Profitant de l’occasion, il a porté la réplique à ses détracteurs sur le débat portant sur la limitation des mandats du président de la République. Très en verve, il souligne : «Je ne suis pas un homme à manipuler. Si Macky m’avait chargé de faire cette proposition, d’autres pourraient le faire. J’ai porté cette idée pour le Rappel parce que c’est ma conviction. Le combat qu’il faut mener c’est celui de la régularité et la transparence des élections. Ce ne sont pas des caisses de résonnance de l’occident ou des lobbies homosexuelles qui vont nous empêcher de dire ce que nous avons à dire. Nous n’avons de leçons à recevoir de qui que ce soit. Qu’on ne nous pousse pas à dire certaines choses. S’ils veulent la confrontation, ils l’auront. S’ils veulent le combat ouvert et à visage découvert, ils l’auront». Occasion qu’il saisira pour dérouler : «Nous avons parlé de non limitation des mandats. La limitation du mandat du président de République ne date qu’en 1993. C’est après les élections mouvementées de 1988 que la commission cellulaire présidée par le président Kéba Mbaye avait proposé la limitation des mandats à deux. Nous estimons que cela n’a pas de sens». Avant d’ajouter : «Le mandat du président de la République en France n’a pas la même valeur que le mandat du Président au Sénégal. Le Président élu en France n’est pas jugé sur le nombre de kilomètres de route réalisés, sur les universités construites… Chez nous rien n’est réglé. Le Président qui est élu, on lui demande de construire des routes, d’assister le monde rural… ». Selon lui, «le Président élu a besoin du temps pour faire son travail».
Magib GAYE