Alors que le gouvernement n’a prévu que 100 mille logements sociaux d’ici 5 ans, la demande dépasse largement cette offre. Rien qu’à Dakar plus de 150 demandeurs de logements sociaux ont été enregistrés dans la plateforme, 4 mille à Ziguinchor et à Saint-Louis, 3 mille à Diourbel et Kaolack, etc. Au total plus de 300 mille postulants non satisfaits, selon le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique qui s’exprimait en marge de la cérémonie de lancement de la construction de la deuxième phase de Ridwan Mbao.
L’Etat qui ambitionne de créer 100 mille logements sociaux pour les 5 années à venir a du pain sur la planche. Et pour cause, en moins de trois semaines 120 mille postulants ont été répertoriés sur la plateforme. Mieux selon le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique plus de 300 mille demandes non satisfaites ont été déjà enregistrées. «Nous avons 300 mille unités de logement en demande qui ne sont pas satisfaites, soit 150 mille dans la région de Dakar. Et pour la plupart les populations demandent des logements de moins de 15 millions de F Cfa. Après le lancement de la plateforme pour l’inscription aux logements sociaux, au bout de 15 jours, nous avons enregistré 120 mille demandes alors que le programme dans les 5 prochaines années n’est que de 100 mille toits», renseigne Abdou Karim Fofana. C’était en marge de la cérémonie de lancement de la construction de la deuxième phase de Ridwan Mbao.
D’après Abdou Karim Fofana, 80 % des demandeurs sont entre Dakar, Thiès et Mbour. A Ziguinchor 4 mille et Saint-Louis, 4 mille demandeurs solvables et les régions de Kaolack et Diourbel 3 mille demandeurs dans chaque contrée. D’où la nécessité selon lui, de tirer davantage sur nos grands promoteurs immobiliers qui sont dans le haut standing vers le moyen. Afin de permettre aux Sénégalais de faibles et moins revenus d’avoir un toit. D’ailleurs c’est ça dit-il, le combat du programme 100 mille logements. Car, il faut mobiliser l’écosystème de la construction pour que tous les segments soient couverts. Il reconnait qu’il y a beaucoup de personnes qui ont des revenus mais qui n’arrivent pas à être acceptés par le système bancaire.
Abdou Karim Fofana souligne par ailleurs que la qualité de vie ne se limite pas seulement au logement décent accessible mais c’est aussi la question de la planification urbaine. Pour lui, si les populations continuent de souffrir toujours des inondations à Dakar et sa banlieue, c’est parce qu’on les a laissé s’installer dans les zones où il n’y a pas de plans d’urbanisme détaillé. «Nous allons travailler pour avoir davantage de zones aménagées afin d’éviter cette occupation anarchique de l’espace. Aujourd’hui, dans chaque zone 100 mille logements, il faut 50 % de logements sociaux, 20 % de logements moyens et standing et 30 % libre pour faire de grands immeubles. Il s’y ajoute la création de forêt urbaine», indique-t-il.
Directeur général de Sertem, Taslim Ngom révèle que d’ici 2050, les populations urbaines vont tripler et deux tiers des espaces sont encore à bâtir avec un enjeu essentiel, celui de mieux réaliser cet espace existant. Selon lui, Dakar est projeté être l’une des trois grandes villes de l’Afrique de l’Ouest francophone avec Bamako, Ouagadougou et Abidjan qui auront plus de 5 millions d’habitants chacune à l’horizon 2030. «Heureusement notre pays a la possibilité d’avoir un plan de développement national avec le Plan Sénégal émergent (Pse) avec la prise en charge des défis qui se dresse devant nous. Le développement conséquent des infrastructures sur la mobilité urbaine améliorant le cadre urbain existant offre un cadre propice dans les projets tels que Ridwan. La question de financement de l’offre et de la demande des projets immobiliers est un point fondamental, car, elle détermine la capacité des populations à accéder au logement », lance le patron de Sertem.
«Le logement est une question cruciale qui demande l’implication de tout le monde. Aujourd’hui, les populations ont besoin d’un logement abordable qui répond à toutes les demandes, à tous les segments et cibles dans un cadre sain à partir des jeunes jusqu’au moins jeunes. Nous avons dans nos pays énormément de jeunes qui demandent à être logés dans un cadre sain respectueux de l’environnement qui va leur permettre d’être à l’aise pour qu’ils puissent produire encore plus et être une valeur ajoutée pour le pays», ajoute Nouzha Bouchareb, ministre de l’Aménagement du territoire urbain, de l’Habitat et de la Politique de la ville du Maroc.
Samba BARRY