On en sait peu plus sur les dessous du refus des membres de la commission politique du dialogue qui récusent de se faire phagocyter par le Comité de pilotage du dialogue national. En effet l’équipe que pilote le Général Niang suspecte des combines au sein du comité de pilotage visant à rediscuter les acquis de leurs travaux après plusieurs mois de discussions. Voire la recomposition même de cette équipe.
«La Commission politique dirigée par une commission cellulaire autonome est arrimée au dialogue national. Sa mise en place est antérieure au comité de pilotage du dialogue national et fonctionne depuis le 12 juin 2019. Cette commission initialement créée comme cadre de concertation sur le processus électoral, ensuite comme cadre chargé du dialogue politique, a évolué en une commission politique autonome. Elle travaille sur la base d’un code de conduite, de termes de références, adoptés d’accord parties et à partir desquels d’importantes mesures consensuelles, ont été arrêtées pour l’approfondissement de la démocratie dans l’intérêt exclusif du peuple sénégalais». Cette sortie des membres de la commission politique dirigée par le Général Niang en dit long sur le malaise qui risque de fragiliser le dialogue national. En effet, selon des membres de la commission approchés par Walf Quotidien cette sortie est une sorte d’alerte car ils suspectent des «combines de certaines personnes au sein du comité de pilotage qui veulent rediscuter pour ne pas remettre en cause tout le travail effectué jusque-là avec les partis politiques de la majorité, de l’opposition et des non alignés».
Nos sources de signaler qu’il s’agit de gens qui veulent aujourd’hui s’approprier le travail que la commission a abattu depuis plusieurs mois. «Il ne s’agit pas d’une dualité au sommet comme on le dit dans la presse. Il s’agit plutôt d’un groupe de la majorité et des gens de l’opposition qui font du lobbying. Pourtant, ils étaient tous pressentis pour être dans la commission politique mais ils n’ont jamais voulu siéger avec nous et ne croyaient pas à la réussite du dialogue politique. Maintenant qu’on est en train de réussir ils veulent s’accaparer notre réussite pour s’en glorifier auprès du Président Macky Sall. C’est ça le problème», renseigne ce membre qui dit avoir participé à toutes les rencontres de la commission politique. «Si nous faisons cette mise en garde, c’est pour ne pas qu’on en arrive à un blocage au niveau de nos travaux au sein de la commission. Loin de nous l’idée de créer une rivalité ou une dualité entre le Général Niang qui préside la commission et Famara Ibrahima Sagna qui est le président du comité de pilotage du dialogue national. Nous disons de façon catégorique que nous n’accepterons plus de nouveaux membres dans la commission politique qui travaille depuis sept mois. Il y a d’autres commissions ils n’ont qu’à aller s’inscrire là-bas. Accepter de nouveaux membres serait remettre à zéro tout ce qu’on a fait jusque-là. Ensuite il faut souligner que le comité de pilotage du dialogue national n’a pas à valider nos travaux car elle n’en a pas fait la commande. C’est au Président Macky Sall de valider les travaux de la commission politique», ajoute-t-il.
La plénière de la Commission politique du dialogue national qui s’est réunie mardi dernier, composée de la Commission cellulaire et des plénipotentiaires des pôles de la majorité, de l’opposition, des non-alignés, de la société civile, de l’administration, des organes de contrôle et de supervision des élections (Cena, Cnra), soutient qu’elle n’a de compte à rendre qu’au président de la République, Macky Sall, et personne d’autre. «La mise en œuvre de ces mesures consensuelles est du ressort exclusif du président de la République qui en a pris l’engagement en tant que seule autorité de validation. A cet effet, la plénière de la commission politique du dialogue national réaffirme son autonomie et met en garde contre toute tentative de remise en cause de sa composition, de son fonctionnement et de ses décisions consensuellement actées», ont-ils écrit dans leur communiqué.
Georges Nesta DIOP