Le leader de Taxawu Sénégal cherche visiblement à nouer des alliances en perspective des échéances électorales à venir, ou veut fédérer les forces de l’opposition pour, qu’en cas de second tour, cette dernière fasse bloc autour du candidat qui arrivera en deuxième position en 2024. C’est le sens de ses «visites de courtoisie et de reconnaissance» à l’endroit des leaders de l’opposition
L’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, cherche visiblement à fédérer les forces de l’opposition au régime de Macky Sall, mais pas forcément autour de sa personne ou d’une éventuelle candidature. Car, d’abord, depuis l’invalidation de sa candidature à la dernière présidentielle, il est inéligible, ensuite, il lui sera quasi impossible de réunir Ousmane Sonko, Karim Wade, Idrissa Seck, Issa Sall autour de son projet de société, comme l’avait fait Abdoulaye Wade avant le scrutin présidentiel de 2000. On se rappelle que le Pape du Sopi avait réussi à rallier à sa cause l’essentiel de l’opposition, composée en grande partie, à l’époque, par les formations politiques de Gauche. Il faut dire que les principaux leaders de l’opposition ont les mêmes ambitions nationales que lui. Ils cherchent tous, sans exception, à succéder au Président Macky Sall en 2024. Ainsi, ces tournées auprès des leaders de l’opposition seraient dictées, soit par la volonté de nouer des alliances en perspective des échéances électorales à venir, soit à fédérer les forces de l’opposition pour qu’en cas de second tour, l’opposition fasse bloc autour du candidat qui arrivera en deuxième position en 2024.
En l’espace d’un mois, l’ancien maire de Dakar, toujours accompagné d’une très forte délégation, a rendu visite aux principaux leaders et coalition de l’opposition. Il a clôturé ses visites à l’endroit des hommes politiques avant-hier, avec les principaux animateurs du Front national de résistance (Fnr). Auparavant, il aura été reçu en audience successivement par Abdoulaye Wade, Idrissa Seck et enfin Ousmane Sonko en fin de semaine dernière. Selon une source proche de son entourage, il devrait rencontrer prochainement les principales organisations de la société civile qui se sont battues pour sa libération. En effet, officiellement, il s’agit d’une série de «visites de courtoisie et de reconnaissance» à l’endroit des leaders de l’opposition qui l’ont soutenu durant son emprisonnement. Mais cette tournée a naturellement des relents politiques. Car, même s’il ne le dit pas ouvertement, Khalifa Sall ne fait pas mystère des ambitions de conquérir le Palais présidentiel. C’est la raison pour laquelle il a été exclu du Ps et c’est également la raison pour laquelle, Macky Sall l’a envoyé en prison, d’après ses partisans. D’ailleurs, après sa rencontre avec le leader de Pastef, beaucoup de militants d’Ousmane Sonko ont parlé d’une possible alliance stratégique entre les deux hommes en vue du scrutin de 2024. Avec Abdoulaye Wade également, Khalifa Sall a parlé politique, réaffirmé sa sympathie avec les Wade et son ancrage dans l’opposition. «En ce qui concerne la situation du pays, Me Wade de rappeler que dans tout pays, il y a une opposition et un pouvoir, que chacun des deux camps doit jouer pleinement son rôle. Et de dire à l’assistance que chaque sénégalais doit aujourd’hui prendre ses responsabilités, en premier lieu les acteurs au sein de l’opposition. Il a ensuite assuré qu’il est prêt à accompagner toutes initiatives qui revêtent un intérêt national pour le Sénégal et l’Afrique», lit-on dans le communiqué qui a sanctionné leur rencontre.