On en sait un peu plus sur ce que va devenir la nouvelle monnaie, Eco, de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). En réalité, rien ne change à part le nom si l’on se fie au communiqué de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest signé par son gouverneur, l’Ivoirien Tiémoko Meyliet Koné.
Ceux qui pensent qu’avec l’adoption de la nouvelle monnaie, Eco, la France sera boutée hors des politiques monétaires de l’Union économique monétaire ouest africaine doivent déchanter. Il n’en est absolument rien. La France continuera à driver les politiques économiques des pays qui utiliseront la nouvelle monnaie. Car, selon le communiqué de la Banque centrale signé par son gouverneur Tiémoko Meyliet Koné, dans l’optique de faire de l’Eco le fondement du dynamisme de l’union économique, ainsi que de la prospérité des populations des pays concernés, les plus hautes autorités de l’Uemoa ont souhaité conserver deux piliers clefs de la stabilité monétaire de la zone. Il s’agit entre autres, selon la missive du maintien du taux de change fixe par rapport à l’euro (qui assure la parité actuelle) et la garantie de convertibilité illimitée de la monnaie par la France.
Poursuivant, il souligne que de façon concrète, trois décisions ont été prises dont le changement du nom de la monnaie Franc Cfa en Eco, lorsque les pays de l’Uemoa intégreront la nouvelle zone Eco de la Cedeao. Mais également, l’arrêt de la centralisation des réserves de change au Trésor français, la fermeture du compte d’opérations et le transfert à la Bceao des ressources disponibles dans le compte. De même, indique le gouverneur de la Banque centrale, le retrait de tous les représentants français dans les organes de décision et de gestion de l’Umoa à savoir le Conseil d’administration de la Bceao, la Commission bancaire et Comité de politique monétaire. D’ailleurs, il soutient que les décisions actées le 21 décembre 2019 à Abidjan, représentent ainsi un tournant majeur vers la mise en place de l’Eco et n’affectent en rien l’usage quotidien du Franc Cfa par les populations et les entreprises de l’Uemoa. «Cette décision historique marque une étape significative dans la réalisation d’un projet commun : construire collectivement la croissance des pays de la Cedeao et faire de cette zone l’épicentre d’une prospérité qui bénéficiera aux générations actuelles et futures», a-t-il expliqué dans la note. Avant d’ajouter que la création de la monnaie unique de la Cedeao, est un des objectifs fondamentaux de cette Communauté, depuis sa création le 28 mai 1975. A compter de cette date, relève-t-il, cet objectif a été régulièrement réaffirmé par les plus hautes autorités de la Communauté lors de leurs sessions, dont la dernière s’est tenue en juin 2019 à Abuja (Nigeria). «Son objectif est double. Améliorer les échanges entre les différents pays membres, renforcer la stabilité et la résilience des économies et impulser une croissance forte, durable et inclusive au niveau de la région. En vue de permettre aux économies de l’Uemoa de se préparer à l’Eco, les accords de coopération monétaire liant les Etats membres de la zone à la France ont été profondément remaniés», indique-t-on dans la missive.
Rappelons que le président de la Conférence des chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a annoncé le 21 décembre 2019 à Abidjan, au nom de ses pairs, une avancée majeure réalisée dans l’intégration économique et monétaire des huit pays membres de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa), en mettant en place les bases de leur adhésion à l’Eco, projet de monnaie unique de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Adama COULIBALY