Comme à chaque veille de Noël, l’Archevêque de Dakar s’est adressé à la communauté catholique en particulier, à tous les citoyens en général. Ce mardi 24 décembre, Monseigneur Benjamin NDIAYE s’est surtout préoccupé des enfants dont il appelle à la protection.
« Un enfant nous est né, un fils nous est donné : éternelle et sa puissance ». Chers frères et sœurs, compagnons d’humanité, amis croyants, fidèles du Christ, voici Noël ! C’est la fête de la Vie donnée et reçue. C’est l’accomplissement d’une longue attente, le bonheur d’une présence divine vivifiante, et la promesse d’une croissance heureuse. JOYEUX NOËL A VOUS TOUS ! Que le don de la vie reçue de Dieu s’épanouisse pour vous en bonheur impérissable !Que les enfants qui naissent à la vie soient bien accueillis, aimés, soignés et respectés. Car, c’est beau la vie, et c’est un don de Dieu, le don même par excellence !… Que les enfants qui grandissent ne soient plus maltraités, exploités, violés, mais éduqués avec amour et tendresse, pour qu’ils puissent s’épanouir pleinement. Il est grand temps, pour notre pays, de dépasser les actions symboliques, pour oser mettre pleinement en pratique nos bonnes intentions à l’égard des enfants. Car une société qui sait prendre soin de ses enfants se forge un mental fort pour mieux s’occuper des plus petits, des plus faibles et des plus pauvres !Que notre recherche de bien-être ne chasse pas notre devoir de mieux-être et ne nous ferme pas les yeux sur les nombreux blessés de la vie dans notre société. Noël fait de Bethléem la capitale spirituelle du monde, au cœur de l’Histoire du Salut. C’est là que Jésus est né ; c’est là que Dieu a pris le chemin des hommes, qu’il s’est fait tout proche de nous, qu’il s’est fait l’un de nous. Le Verbe s’est fait chair et il a établi sa demeure parmi nous (Jn 1,14). De sa plénitude, nous avons reçu grâce sur grâce (Jn 1,16). Avec ferveur, vivons donc ce Noël en vrais croyants, comme une naissance à une nouvelle conscience humaine et citoyenne : qui nous ouvre les yeux aux merveilles de l’amour de Dieu et à la beauté de la création que nous nous devons de respecter davantage ; qui nous ouvre les oreilles aux appels des hommes qui souffrent ; qui nous ouvre les mains pour partager avec les plus pauvres ; qui nous ouvre le cœur pour vivre le pardon et la réconciliation ; qui nous mette en chemin à la rencontre de l’autre, au-delà de la parenté, de l’ethnie, de la race, de l’appartenance politique ou même religieuse…« POUR MOI, VIVRE, C’EST LE CHRIST. » (PHILIPPIENS 1, 21) p. 2 Aujourd’hui, nous entendons régulièrement parler d’intégration et d’inclusion. Noël n’est-il pas la fête de l’intégration et de l’inclusion ? Par l’Incarnation du Verbe, Dieu ne vient-il pas s’intégrer dans la vie des hommes ? Ne vient-il pas s’inclure dans notre humanité ? Par son intégration et son inclusion, ne nous enseigne-t-il pas alors l’intégration et l’inclusion mutuelles, dans une véritable fraternité humaine qu’il illumine de sa présence vivifiante ? Comme l’écrit saint Jean, dans [le Verbe] était la vie et la vie était la lumière des hommes (Jn 1,4). C’est l’homme qui est totalement gagnant dans l’inclusion divine au cœur de notre histoire ; c’est lui l’heureux bénéficiaire. Il se sent aimé de Dieu, estimé de lui ; il prend conscience du prix qu’il a aux yeux de son Créateur. Or, si Dieu nous tient en si haute estime, quel ne devrait être alors notre effort de « réciprocité » dans l’amour que nous lui manifestons à travers notre fidélité et notre témoignage de vie ? C’est à cet échange merveilleux qu’il nous invite.Apprenons donc du Seigneur de la vie à cultiver des attitudes qui intègrent et incluent les autres, dans le respect de la vie. Apprenons du Seigneur Dieu à prononcer des paroles de vie, à poser des actes qui respectent et promeuvent la vie. Fidèles à l’initiative de Dieu qui est venu demeurer parmi nous, apprenons de lui à préserver l’harmonie d’une société humaine qu’il est venu réconcilier. Noël est la fête de la paix de Dieu. Jésus Christ est le Prince de la Paix. Voilà le message angélique qui retentit dans la nuit de Bethléem : Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes, qu’il aime. Cette paix, des gens simples, comme des bergers qui passaient la nuit dans les champs, près de leurs troupeaux, ont été capables de l’accueillir. Ils se sont mis en chemin, pour aller à la découverte du Prince de la Paix. Suivons leurs pas, dans l’obéissance de la foi. Découvrons avec eux, près de Sainte Marie et de Saint Joseph, le « nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire ». Que notre cœur se remplisse alors de ferveur, à la pensée d’un Dieu qui aime tellement les hommes qu’il est venu demeurer avec eux. Chers amis, soyez dans la joie. Que votre sérénité soit connue et reconnue. Le Seigneur est là, bien présent, Emmanuel, Dieu-avec-nous. JOYEUX NOËL A VOUS TOUS, AVEC LE PRINCE DE LA PAIX !