Le transfert du centre d’enfouissement de Mbeubeuss à Yène met en colère les populations de six villages appartenant à trois communes que sont : Yéne, Diamniadio et Diass. Pour ces populations, ce transfert est intolérable.
Six villages de la commune de Yéne s’insurgent contre l’implantation d’un centre de stockage et de transformation d’ordure en engrais bio à Dougar. Plus précisément dans la forêt classée de Sebikotane, avoisinant ses localités. Ces villages ont pour noms : Dougar, Gandoul, Toglou, Kandam, Bentégner et Ndoukhoura. Ils sont regroupés dans les mouvements associatifs du Cadre d’étude, de réflexion et traction de Dougar (Cérad), du Mouvement patriotique pour le développement local, (Mdpl) de l’Asc Kaam et du collectif de Ndoukhoura. Ce projet d’implantation du centre de stockage et de transformation d’ordures, selon les populations qui étaient en assemblée générale dans le village de Dougar, est dirigé par la société Strom Smo. Celle-ci s’est vue octroyer illégalement une délibération par la mairie de Yéne d’une superficie de 20 ha.
Situés à une dizaine de kilomètres de Yène, Ces terrains ciblés se trouvent dans une forêt classée. «Ce qui n’est pas en phase avec les normes et règlementations qui régissent ce type d’industrie», explique Demba Bâ, coordonnateur du Cerad. Selon ces populations, il n’y a eu aucune étude d’impact environnemental sérieuse sur le projet. «Le cabinet Senetech, chargé de concevoir l’étude n’a pas accordé d’importance sur l’avis des populations environnantes. Elle ne s’est adressée qu’à deux ou trois notables du village de Gandoul. Cette société n’a jamais foulé les sols de certains villages tels que Dougar. Il n’y a aucune consultation publique à laquelle les populations ont participé», déclare Daouda Faye, porte-parole du jour. Les populations de ces villages déclarent qu’aucun responsable, encore moins les collectivités locales respectives de Diamniadio, Yène et Diass n’ont été associées au projet. «Ce cabinet ne respecte pas l’Etat du Sénégal, qui a signé des conventions internationales. Donc, il y a une obligation de respecter ses engagements», souligne le porte-parole.
Les collectivités locales de Yène et Diamniadio mises à l’index
Dans leurs diatribes, les populations des six villages précités soutiennent que l’étude d’impact environnemental n’a pas été sérieuse, surtout en ce qui concerne le volet de l’audience publique. Pour elles, c’est d’abord la règle première d’une étude d’impact environnementale qui est bafouée. «Il est dit que nous devrions être informés de tout ce qui concerne l’étude du début à la fin : les cabinet, le nom de l’auditeur. L’audit doit aussi être inséré dans des médias. Tout cela n’est pas respecté. La proximité de la surface réservée pour ce projet avec les villages environnements, les exploitations agricoles environnantes et les industries implantées déjà fonctionnelles, ne permettent pas l’implantation de ce projet d’autant plus que l’extension de ces villages est envisagée et pour certains villages, elle est en cours de réalisation», indique Daouda Faye.
Le projet en question est situé dans la commune de Yéne, à quelques encablures des lotissements des villages. La société responsable de ce projet et le cabinet d’études n’ont jamais foulé les sols de ces villages et ceci n’a pas été distillé dans les rapports. La grande question que se posent ces populations maintenant est de savoir si les autorités municipales de Yéne qui ont adhéré à ce projet ont-elles volontairement négligés l’étude d’impact environnementale. «L’attribution des 20 ha a été faite sans tenir compte de l’occupation de ces terres par des paysans locaux et surtout celles qui sont dans la forêt classée», exposent ces populations qui pointent du doigt le mutisme et la complicité des collectivités locales de Yène et de Diamniadio.
Najib SAGNA