La coordonnatrice de Aar Li Nu Bokk n’est pas contente du fonctionnement d’une partie de l’opposition. Elle estime que le dialogue politique initié par le président de la République, Macky Sall a mis du plomb dans ses ailes.
Mme Ndeye Fatou Blondin qui était, hier, l’invitée de l’émission, Jury du dimanche, de I-radio affirme qu’il y a une «espèce de léthargie totale dans ce pays. Une partie de l’opposition est piégée dans le dialogue. J’ai vu que le Frn va participer à la marche du 13. La société est devenue virtuelle à cause des réseaux sociaux», souligne-t-elle. Et de poursuivre : «On n’a pas trop suffisamment entendu des réactions de l’opposition face aux tonnes de cocaïne saisies ni aux milliards des faux billets de banque qui circulent, encore moins face aux jeunes qui meurent et continuent d’aller à l’émigration». Très en verve l’ancien ministre sous le régime de Wade souligne que ces leaders de l’opposition se préoccupent plus des questions politiques que sociétales. «Je dis à ces leaders que vous n’êtes pas dans le tempo de la demande sociale. Vous n’êtes pas dans le tempo des préoccupations sénégalaises. Vous êtes sortis que pour parler des aspects politiques. Ce qui compte, ce sont le scrutin, la représentativité des leaders», fulmine-t-elle.
En revanche, la coordonnatrice de Ar li Nu Bokk s’est offusquée de la condamnation de son camarade Guy Marius Sagna et ses camarades pour avoir manifesté jusqu’au palais de la République. D’ailleurs, elle a prévenu les autorités étatiques et judiciaires que la détention provisoire de leurs (huit) camarades ne va pas altérer leur détermination à dénoncer l’injustice et la mauvaise gouvernance. «Nous ne lâcherons pas, nous n’allons pas reculer d’un iota. Nous allons, d’abord, du côté judiciaire lancé une requête en annulation. Ils ont été arrêtés pour motif de trouble à l’ordre parce qu’ils ont tout simplement marché. Nous espérons que la justice sera beaucoup plus sereine que la police. Parce qu’au début, on a même assimilé les délits à des actes de terrorisme. On ne saurait laisser passer une petite fenêtre de confusion dans les combats. La constitution permet le droit de manifester et qu’un arrêté ne saurait se mettre au-dessus de la constitution», a affirmé Mme Diop qui estime que «l’arrêté Ousmane Ngom» est «liberticide et que l’équipe actuelle l’avait combattu de toutes ses forces. Nous allons manifester et rentrer chez nous. Nous n’allons pas reculer d’un iota».
La co-coordonnatrice de la plateforme Aar Li Nu Bokk s’est prononcée aussi sur la dette de la société de l’électricité. Ainsi, pour solutionner le problème, elle plaide pour la diminution drastique du budget de la présidence de la République. «Rien ne saurait justifier le décalage entre 2017-2018 quand on nous présentait ce fleuron de l’Etat sénégalais et ce déficit abyssal. Il faudrait qu’il nous explique ou est-ce qu’on nous a raconté des bobards. Si l’Etat doit payer ses dettes, nous lui proposons de diminuer le budget de la présidence qui a connu une hausse cette année. C’est le fonctionnement de l’Etat qui justifie ce vide. Revoir son budget pour prendre en charge ces dépenses et non piquer sur la poche des Sénégalais pour continuer à maintenir son train de vie», estime-t-elle.
Mamadou GACKO