Deux ans avec sursis. C’est la peine prononcée, hier, à l’encontre du maître coranique, Cheikhouna Guèye, devant le Tribunal de grande instance de Louga. Le forgeron qui fabriquait les chaînes et les parents des talibés ont écopé également la même peine.
La pression a-t-elle influé la décision rendue, hier, au Tribunal de grande instance de Louga dans l’affaire des talibés enchaînés ? Tout porte à le croire. Et le verdict semble le confirmer. Poursuivi pour «mise en danger de la vie d’autrui, violence, voie de fait et complicité», le maître coranique s’en est visiblement bien tiré. Cheikhouna Guèye a, en effet, été condamné à 2 ans de prison avec sursis. Le forgeron qui fabriquait les chaînes et les parents des talibés ont écopé la même peine. Un verdict qui atténue la sanction requise par le représentant du ministère public qui, lors du procès tenu le 27 novembre dernier, avait requis à leur encontre une peine de deux ans de prison dont deux mois ferme. Toutes les demandes de liberté provisoire introduites par leur avocat avaient été rejetées. Une décision qui avait soulevé l’ire des parents et sympathisants qui, non contents, s’étaient regroupées devant le palais de justice de Louga où se tenait le procès. Ils avaient défoncé la porte du tribunal pour exiger la libération immédiate et sans délai du maître coranique devant l’impuissance des éléments des forces de l’ordre, peu nombreux et dépassées par la tournure des événements. Un incident qui avait fait réagir le ministre de la Justice, Garde des Sceaux. Me Malick Sall avait annoncé des sanctions sévères contre les fauteurs de trouble. «Ceux qui ont saccagé le Tribunal seront identifiés et sanctionnés à la hauteur de leurs actes. La justice prendra les mesures qu’il faut à leur encontre. J’ai été talibé avant d’être quoi que ce soit dans la vie. C’est la raison pour laquelle, nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour que les responsables de ces actes soient mis à la disposition de la justice», avait menacé le Garde des Sceaux, Me Malick Sall. Le chef de la chancellerie s’exprimait en marge de la cérémonie d’ouverture de la conférence annuelle des chefs de parquet.
Samba BARRY