L’Association des juristes africains (AJA) demande à la France de tout faire pour aider à une ‘’clarification définitive’’ au sujet du massacre du camp de Thiaroye, par la restitution de tous les documents y relatifs.
Le massacre de Thiaroye a eu lieu le 1er décembre 1944 dans un camp militaire situé à l’époque à la périphérie de Dakar. Il a été commis par des gendarmes français renforcés de troupes coloniales, sur des tirailleurs sénégalais, qui venaient d’être rapatriés de guerre. Les victimes manifestaient pour le paiement de leurs indemnités et le versement du pécule qui leur était promis depuis des mois.
Ce dimanche, l’AJA a profité de ce jour anniversaire pour appeler la France à aider à faire la lumière sur cette tragédie.
‘’L’AJA demande au Gouvernement français de tout mettre en œuvre pour contribuer à la clarification définitive de cette douloureuse page de l’histoire coloniale en restituant l’ensemble des documents relatifs à cette affaire’’, lit-on dans un communiqué reçu à l’APS.
Dans ce communiqué publié à l’occasion du 75-éme anniversaire de ce ‘’douloureux événement’’, l’AJA signale qu’il ‘’s’agit précisément des différentes archives ayant trait à cet événement et permettant de situer d’une part les positions des parties et conséquemment les responsabilités en découlant’’.
L’AJA évoque notamment ‘’à ce titre le témoignage de Georges Ennouchi, à l’époque jeune médecin à l’hôpital principal de Dakar qui a raconté à plusieurs reprises à son fils qu’il avait vu les militaires français achever les blessés dans son hôpital’’.
L’AJA indique avoir ‘’commis un avocat au barreau de Paris pour défendre le dossier de Monsieur Senghor dont le père et le grand père sont morts dans l’armée française lors de la première et la deuxième guerre mondiale et qui, aujourd’hui, veut l’exhumation des corps et leur autopsie pour en connaître les causes pour faire son deuil…’’.
Les juristes africains saluent ‘’le Président français Emmanuel Macron, qui a ‘’admis la nécessité de rendre aux Africains les objets d’art qui leur avait été confisqués du fait de l’ordre colonial’’.
Il a également ‘’lancé un appel lors du 70e anniversaire du débarquement en Provence aux Maires de France pour que des places et des monuments rappellent le souvenir de la contribution des Africains à la libération de la France sous l’occupation nazie.’’
L’AJA demande aux Etats africains d’où sont originaires les tirailleurs sénégalais de prendre des initiatives qui honorent leurs morts et donnent à leur jeunesse le sens ainsi que la signification de l’engagement et de la mort de leurs ancêtres qui ont combattu à côté de la France dans les différentes guerres qu’elle a menées.
Elle lance un appel au Président Macky Sall ‘’de mettre tout en œuvre afin que le Sénégal soit à l’avant-garde de la promotion et de la sauvegarde de notre patrimoine historique en construisant un monument qui glorifie le rôle des Tirailleurs sénégalais à travers les âges.
‘’L’AJA, poursuit le communiqué, demande également aux autres pays africains d’où ont été originaires les tirailleurs sénégalais de prendre des initiatives qui honorent leurs morts et donnent à leur jeunesse la signification de leur engagement.
L’AJA est une ONG basée à Dakar, dont la vocation est de mobiliser les juristes pour la défense et la promotion des droits de l’homme et pour l’avènement de l’Etat de droit en Afrique.
APS