L’ambassadeur de l’Union européenne au Bénin, l’Allemand Oliver Nette, sommé de quitter le Bénin avant le 1er décembre 2019 pour « ingérence et activités subversives ».
Le gouvernement béninois a notifié d’abord la décision à Bruxelles avant d’informer Oliver Nette le 20 novembre. En langage diplomatique, cela s’appelle un retrait d’agrément, mais concrètement, l’ambassadeur est persona non grata et doit faire ses valises. L’enveloppe financière que l’UE met à la disposition du Bénin par quinquennat est de l’ordre de 370 millions d’euros.
Ce mercredi, à l’issue du conseil des ministres, le ministre porte-parole Alain Orounla a fourni les toutes premières explications officielles et publiques : « Il est apparu que cette coopération a été un peu perturbée par ce diplomate qui se laisse aller à des activités que nous pouvons considérer comme subversives pour notre pays. »
Contactée, la délégation de l’UE à Cotonou a choisi de ne rien dire. Selon plusieurs confidences, il est reproché au diplomate européen une proximité suspecte avec l’opposition.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est une récente sortie en comité restreint sur les dernières réformes constitutionnelles. Patrice Talon en a été informé. En début de semaine et selon des indiscrétions, le nouvel ambassadeur d’Espagne qui présentait ses lettres de créances aurait plaidé la cause du diplomate viré auprès du chef de l’État, sans succès.
Monsieur Nette a offert un pot d’adieu au corps diplomatique mercredi soir et s’est abstenu de prononcer un discours.
Selon nos informations, il pourrait quitter Cotonou vendredi, tout seul. Le gouvernement autorise son épouse à rester quelques jours de plus pour gérer le déménagement.
C’est la première fois que le Bénin expulse un ambassadeur. De source bien informée, les ambassadeurs du Bénin accrédités en France, en Belgique, en Hollande et en Allemagne ont été convoqués par le ministère des Affaires étrangères de ces quatre pays.
RFI