Lâché par ses «frères» de parti, le parlementaire démissionnaire Bougazelli est également vomi par ses ex-collègues de l’opposition. Dans sa question hebdomadaire, le député Mamadou Lamine Diallo ne l’a pas raté. Pour lui, Bougazelli a plongé l’Assemblée nationale dans la honte.
L’affaire des faux billets de banque impliquant le député démissionnaire Seydina Fall alias Bougazelli continue de susciter des réactions. Le député Mamadou Lamine Diallo a abordé l’affaire dans sa question hebdomadaire. Il n’a pas fait dans la demi-mesure. Pour lui, «avec Bougazelli, l’Assemblée nationale est plongée dans la honte». Dans une remarque pleine d’ironie, le député de Tekki souligne : «Et dire que Bougazelli Seydina Fall a été président de Commission siégeant à la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale du Sénégal, donc un patron de Benno bokk yaakaar à l’Assemblée nationale. L’on doit se demander comment cela a été possible. La réponse est toute simple. Pour Macky Sall et BBY, l’Assemblée nationale doit jouer le rôle de vitrine démocratique du Sénégal. Elle doit montrer à l’Occident qu’elle a les atours d’une Assemblée normale qui vote les lois, contrôle l’Exécutif et évalue désormais les politiques publiques. Il ne faut surtout pas qu’elle s’engage dans un travail de fond pour être le lieu d’impulsion des politiques publiques».
Toujours d’attaque, Mamadou Lamine Diallo estime que «Bougazelli n’a jamais été formé, ni briefé sur la signification profonde des politiques publiques. Pour lui, les ressources publiques doivent être accaparées pour être redistribuées à sa famille, son marabout et sa clientèle». Avant d’ajouter, «il n’est certainement pas seul dans le dispositif de BBY, gouvernement, Hcct, Cese, etc. Ses relations avec le ministre en charge de l’Industrie sont bien connues à l’Assemblée nationale, qui a le même niveau que Bougazelli. Et c’est ce monsieur qui s’occupe de l’industrialisation du Sénégal. Quelle honte !». «En vérité, nos politiques publiques sont élaborées par l’Occident via les Nations Unies, la Banque mondiale, le Fmi, l’Union européenne, la France et maintenant l’Allemagne et portées par le président de la République pris au piège du despotisme obscur. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir des députés qui ont appris à réfléchir sur les politiques publiques. Sous ce rapport, le débat sur le niveau d’imposition des députés n’a pas de sens. Ce qui est important, c’est de noter que le coût moyen par an d’un député est autour de 100 millions, qu’il faut comparer au service rendu à la Nation.
Magib GAYE