Membre du comité d’organisation du Gamou de Medina Baye, le professeur Mbaye THIAM garde toujours ouvert le livre de ses collègues de la Commission chargée de la restitution de l’histoire générale du Sénégal. Pour l’historien, Iba Der THIAM et ses collègues ont commis de graves erreurs en parlant d’El Hadji Abdoulaye NIASS.
« Nous sommes tous des intellectuels. Nous savons lire entre les lignes. Ceux-là qui ont écrit ce passage, cette commission ignore totalement qui est El Hadji Abdoulaye NIASS, père de Baye NIASS. Quelqu’un qui n’a jamais été à Bély, son village natal, à Pané, à Mbitéyenne, à Niassène, à Nioro du Rip, à Balangare, à Faas, à Médina Baye Mass, à Dague Malick, à Sham d’où il est parti pour se rendre à Fès, à Taïba Niassène, village qu’il a fondé, à Leona Niassène où il a terminé sa vie ne devait pas à écrire certaines choses sur El hadji Abdoulaye. On est talibé ou disciple de quelqu’un quand on a appris auprès de lui. El hadji Abdoulaye n’a jamais appris auprès d’El hadji Malick Sy quoi que ce soit », soutient l’histoire interpellé par WalfQuotidien.
Revenant sur le parcours du fondateur de la communauté niassène, l’historien estime que Iba Der THIAM n’a rien écrit concernant le père de Baye NIASS. « On est talibé de quelqu’un quand on reçoit le wird de lui. Alors qu’il (El Hadji Abdoulaye NIASS, ndlr) n’a jamais reçu de Wird auprès d’El hadji Malick SY. Il l’a reçu pour la première fois auprès de son oncle, Serigne Ibrahima THIAM surnommé Serigne Thiélèle. Celui-ci l’a reçu d’El hadji Omar TALL. El hadji Abdoulaye NIASS a reçu aussi un wird auprès de Thierno Ibrahima Diallo qui est un moukhadam d’El hadji Omar TALL. Quand il a voulu une autorisation illimitée dénommée lidiassa mounlakh, il a choisi d’aller à Fès pour l’obtenir parce qu’à l’époque, cela n’existait pas dans l’espace sous-régional. Iba Der THIAM n’a jamais consacré, dans ses recherches, un article scientifique à El hadji Abdoulaye NIASS », martèle le professeur Mbaye THIAM.
Revenant sur les faits, l’historien retrace le voyage qui a permis à El hadji Abdoulaye NIASS de recevoir « l’ordre de grand commandeur de la Tariqqa Tidjianya ». « Il n’y rien à inventer. Tout est parti de son passage à Tivaouane, suite à son retour de Fès. A ce niveau, il y a trop de contrevérités. El hadji Abdoulaye a vécu pendant plus de 60 ans sans voir El hadji Malick SY. Il était parti à Fès avec une forte délégation constituée de son épouse Sohkna Absatou GUEYE, de ses deux enfants Khalifa Mouhamed NIASS et Cheikh Omar NIASS, de deux de ses moukhadam El hadji Djibel SALL, Serigne Mor THIAM et de son assistant, Ahmadou THIAM. Il est parti par Foundiougne en bateau. De Foundiougne, ils ont atterri à Dakar, en Mauritanie, au Maroc et à Tanger. Arrivés à Tanger, Khalifa Mouhamed NIASS, Cheikh Omar NIASS, El hadji Djibel SALL et Serigne Mor THIAM ont continué leur voyage pour effectuer le pèlerinage à la Mecque. Le reste de la délégation et lui ont fait 400 kilomètres à pied pour se rendre à Fès dans des conditions très difficiles. C’était en novembre 1910. Il y séjourna pendant 3 mois jusqu’à ce qu’il obtienne le grade qu’il cherchait. Il est retourné en janvier 1911 », relate l’historien.
WALFNet