L’ancien Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye qui dit ne pas comprendre l’objet de sa convocation, ne s’est pas présenté hier au bureau du doyen des juges pour son audition dans l’affaire Petro Tim. Tout le contraire de Samuel Sarr qui a égratigné les personnes qui s’épanchent sur cette affaire alors qu’elles n’y connaissent rien.
La valse des témoins au bureau du Doyen des juges, dans le cadre de l’affaire Petro Tim qui a éclaté après la diffusion de l’enquête de la chaine de télévision anglaise Bbc, se poursuit. Hier, c’était au tour de l’ancien Premier ministre sous le régime de Abdoulaye Wade, Souleymane Ndéné Ndiaye et l’ancien ministre de l’Energie, Samuel Sarr, de donner leur part de vérité sur cette affaire qui commence à polluer l’espace politico judiciaire du Sénégal. Seulement, le dernier chef du gouvernement du régime libéral n’a pas déféré à la convocation. Souleymane Ndéné Ndiaye a fait faux bond au Doyen des juges au sujet de l’information judiciaire relative au scandale de Petro-Tim. Pour motiver son refus, l’ancien Premier ministre évoque non seulement un problème de libellé du texte mais il argue aussi que son statut d’ancien Premier ministre ne lui permet pas de répondre à une convocation sans objet. «Le Doyen des juges ne respecte pas la loi. Je suis un ancien Premier ministre. Je suis aussi un avocat. J’ai reçu via son secrétariat une convocation sans objet. Et je ne peux pas répondre à une convocation sans objet», a souligné Souleymane Ndéné Ndiaye, rapporté par Dakaractu. Il n’a pas déféré à la convocation du juge d’instruction mais il avait alors répondu à la convocation des enquêteurs de la Division des investigations criminelles (Dic). Pourquoi ? «Si j’ai répondu à la convocation des enquêteurs de la Dic, c’est parce qu’ils ont été courtois», indique-t-il.
Contrairement à l’ancien Premier ministre, l’ancien ministre de l’Energie, Samuel Sarr a répondu à la justice afin de dire ce qu’il pense de cette affaire qui parle de corruption de 10 milliards de dollars dans laquelle sont impliqués le frère du président de la République, Aliou Sall et Frank Timis. A sa sortie d’audition, l’homme qui se déclare «Wadiste éternel», même s’il estime qu’avec cette information judiciaire initiée par le juge, l’enquête doit aboutir, il souligne que dans cette affaire, ceux qui savent ne parlent pas, ceux qui ne savent pas parlent beaucoup. «J’ai été auditionné par le Doyen des juges sur l’affaire Petro-Tim. Il s’agit d’un dossier en instruction et je ne peux pas en dire plus. Par contre, ce que je peux affirmer aujourd’hui, c’est que ceux qui savent ne parlent pas, ceux qui parlent ne savent rien. Ils parlent beaucoup et racontent du n’importe quoi», a assuré l’ancien ministre d’Etat. Il y a quelques mois, il avait balayé du revers de la main la même question avec le même type de réponse, a laissé entendre l’ancien directeur général de la Sénélec, après avoir fait face au doyen des juges.
Mamadou GACKO