Sur la seule période de 2012 à 2018, rien que l’Assemblée nationale a englouti 113,43 milliards de francs tandis que le Conseil économique, social et environnemental a bénéficié de 46,52 milliards en termes de crédits alloués. Le HCCT se situe à 14,80 milliards.
Assez pour que la société civile parle d’ « institutions budgétivores » et appelle à la rationalisation des dépenses publiques. Ce que n’a pas voulu entendre le ministre-conseiller Ismaïla Madior Fall. S’adressant aux représentants de cette société civile, l’ancien ministre de la Justice dira qu’ « il faudra qu’on soit raisonnable. Il ne s’agit pas de diminution des dépenses publiques mais plutôt de rationalisation ». En outre, la société civile a déploré les pertes fiscales de 2012 à 2016 qui se chiffreraient selon elle à près de 1000 milliards de francs.
En ces temps qui courent, l’Etat du Sénégal est sommé de toutes parts de procéder à des reformes. Apres le FMI et l’Union européenne, c’est au tour de la societé civile et des experts financiers de prôner des changements dans la marche du pays. Des changements au centre desquels devrait se trouver le système fiscal mais également les dépenses publiques. Lesquelles devraient être rationnalisées. C’est du moins ce qui ressort du document intitulé ‘Recherche prospective sur le financement interne du développement’ réalisé par le Centre de Recherche en Ingénierie Financière (CERIF), en partenariat avec l’ONG 3D.
Les auteurs de cet ouvrage, face à la presse, ont invité l’Etat à réagir par rapport à ce déséquilibre dans la gouvernance des ressources financières du pays. « L’étude montre, entre autres, que l’Etat du Sénégal doit aller dans le sens d’une rationalisation des dépenses publiques. Limiter la dépense publique, c’est une façon de mobiliser des ressources. Les dépenses de fonctionnement sont élevées par rapport à l’investissement et par rapport aux dépenses sociales », a indiqué Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D. À titre d’exemple, il fait savoir que l’Assemblée nationale a perçu à elle seule 113,43 milliards sur la période allant de 2012 à 2018 tandis que le Conseil économique, social et environnemental a bénéficié de 46,52 milliards en termes de crédits alloués.
Parallèlement, Moundiaye Cissé renseigne que 14,80 milliards ont été alloués au HCCT alors que l’OFNAC, moins vorace, a coûté au Trésor public 4,69 milliards. Cependant, le ministre-conseiller Ismaila Madior Fall, venu présider la rencontre, a soutenu qu’il serait mieux de parler de rationalisation, au lieu de diminution, des dépenses. « Il faudra qu’on soit raisonnable. Il ne s’agit pas de diminution des dépenses publiques mais plutôt de rationalisation qui consiste à dépenser de façon efficace. Si, sur cinq ans, l’Assemblée nationale dépense 115 milliards sur un total de 10 mille milliards, on ne peut pas parler de gaspillage. Souvent, en parlant de dépenses publiques, les gens ont tendance à penser aux institutions comme l’Assemblée nationale. Or, en réalité, les institutions ne sont pas budgétivores » a rétorqué l’ancien Garde des Sceaux. Les institutions ne sont pas budgétivores ? Il est le seul à le penser ! « Pour stopper l’hémorragie fiscale « …
Le Témoin