Parce que le poste de Premier ministre n’existe plus dans l’architecture gouvernementale, Cheikh Kanté est désormais choisi par le chef de l’Etat, Macky Sall, pour piloter les négociations avec les enseignants. Un choix qui ne trouve pas l’assentiment des syndicalistes du secteur considéré, lesquels sont regroupés au sein de la nouvelle coalition syndicale : le G20.
Le Premier ministre était un élément clé dans les négociations entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants. C’est lui qui pilotait le monitoring, pour faire le point sur les exécutions des points contenus dans le protocole d’accords. Mais depuis qu’il n’est plus dans le dispositif institutionnel, après la formation du nouveau gouvernement de Macky Sall après son élection en février dernier, le président de la République a jeté son dévolu sur Cheikh Kanté, pour diriger le monitoring. Un choix que ne partagent pas les 26 syndicats regroupés dans le G20. Le porte-parole de cette coalition de syndicat estime que le choix porté sur le ministre en charge du suivi du Programme Sénégal émergent (Pse) est une autre diversion de l’Etat envers des enseignants. «La nomination de Cheikh Kanté est une grosse farce pour divertir les enseignants. Il n’a pas l’étoffe pour faire le point sur les désaccords. C’est encore une stratégie pour endormir les enseignants», fulmine Mbaye Sarr.
Et de poursuivre «Si les applications ne sont pas respectées c’est parce qu’il y a une volonté manifeste de l’Etat de ne pas respecter ses engagements. Le Premier ministre était un élément clé dans le monitoring mais l’Etat a torpillé les accords», fulmine Mbaye Sarr dont la coalition appelle au boycott de l’ouverture des classes prévue ce 3 octobre 2019, dans tous les établissements du Sénégal. «Le G20 entend œuvrer sans relâche pour pousser les autorités à apporter des réponses aux difficultés qui gangrènent notre système éducatif. C’est dans ce cadre que nous appelons tous les enseignants à boycotter les classes le jour de la rentrée du 3 octobre 2019. Cela en guise de contestations contre l’amateurisme du gouvernement qui n’a pas su créer les conditions d’un environnement propice au démarrage des enseignements apprentissages mais aussi contre l’immobilisme noté quant à l’application des points du protocole du 17 février 2014», dira encore le porte-parole du G20.
Le G20 regroupe 26 syndicats d’enseignants, avec notamment : le Sudes, le Sneel, Sneel/FC, l’Ois, Cusems/A, Uden/Rle Sidels, le Codes, entre autres.
Mamadou GACKO