Même s’il n’a pas remporté la dernière présidentielle de février 2019, la candidature de Ousmane Sonko est jugée problématique pour Synergie républicaine. Ce parti membre de la mouvance présidentielle trouve paradoxal que l’on permette, par le truchement de la politique à un fonctionnaire radié pour faute grave ou faute lourde de se présenter à une élection présidentielle et en cas de victoire d’être le patron de la fonction publique du Sénégal.
«La loi ne devra plus permettre à un fonctionnaire radié pour faute grave ou faute lourde commise en parfaite connaissance de cause de se présenter à une élection présidentielle». Telle est la proposition de Synergie républicaine, parti membre de la mouvance présidentielle demandant aux députés de légiférer. En effet, Synergie républicaine dit constater pour s’en inquiéter qu’il est paradoxal que l’on permette, par le truchement de la politique à un fonctionnaire radié pour faute grave ou faute lourde de se présenter à une élection présidentielle et en cas de victoire d’être le patron de la fonction publique du Sénégal. En d’autres termes, expliquent Mohamed Moustapha Diagne et ses partisans, «si Sonko avait gagné le 24 février dernier, un radié de cette même fonction publique, en deviendrait le patron.» Ce parti rappelle que la loi n°61-33 du 15 juin 1961 relative au statut général des fonctionnaires dispose en son article 14 : «Indépendamment des règles instituées dans le code pénal en matière de secret professionnel, tout fonctionnaire est lié par l’obligation de discrétion professionnelle pour tout ce qui concerne les documents, les faits et informations dont il a connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions :Tout détournement, toute communication contraire aux règlements, de pièces ou documents de service à des tiers, sont formellement interdits.»
C’est dire que «Sonko Président, nous aurions élu un citoyen pénalement et disciplinairement coupable de faits punis par la Loi et les règlements». Pourtant, poursuit Synergie républicaine, «en matière d’éligibilité, le code électoral est très exigeant sur les aspects moraux attachés aux différents candidats. Et l’on peut se poser la question suivante : où se trouve la morale, l’éthique et la déontologie d’un candidat à la magistrature suprême, qui pour des intérêts personnels n’a pas hésité à rompre l’engament qui le lie à son employeur, l’Etat, pour utiliser des secrets professionnels aux fins de promotion de son parti ?»
Mohamed Moustapha Diagne et ses partisans de se poser toujours cette question : «Alors doit-on permettre à un agent de l’Etat qui a discrédité les institutions, tenté de saborder l’administration, diffusé de fausses nouvelles entamant la crédibilité des services de l’Etat, d’accéder à la dignité de président de la République, la plus haute fonction garante de toutes les institutions? Non évidement.» En conséquence Synergie républicaine demande à l’Assemblée nationale de légiférer «pour éviter que le pouvoir ne tombe entre les mains d’agents de l’Etat véreux qui n’hésiteront pas à exposer dangereusement notre pays.»
Georges Nesta DIOP