Saint-Louis – Les faits sont récurrents et les chiffres font froid dans le dos. Non seulement, le diabète continue à tuer, mais avant de passer de vie à trépas, le malade souffre le martyre.
A Saint-Louis, les diabétiques vivent au rythme de trois amputations par semaine. Et, nous renseigne-t-on, cette moyenne ne concerne que l’hôpital régional dans la mesure où certains patients saint-louisiens se font prendre en charge ailleurs. Aujourd’hui, la maladie qui a des incidences autres que sanitaires, commence à poser un réel problème de société. Dans cette partie du pays où les principales activités génératrices de revenus tournent autour de l’agriculture, de l’élevage ou de la pêche, la santé des populations doit être surveillée comme du lait sur le feu. Ces activités requièrent des efforts physiques relativement poussés. Et des maladies comme le diabète présentent la particularité d’essouffler, rapidement, l’individu.
Le mal est ancré. La maladie fait des ravages dans le nord du pays au point que les malades ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Outre l’attention qu’ils portent à leur régime diététique et les séances de sensibilisation sur les dangers qu’ils encourent, les malades, s’évertuent à prendre langue avec des partenaires pour un renforcement de capacités sur la question. Ainsi, soixante relais viennent d’être renforcés avec l’appui de partenaires soucieux du devenir des centaines de diabétiques qui squattent, au quotidien, les structures de santé de la capitale du nord. Ce, dans l’optique de prêcher la bonne parole pour inverser la tendance. L’objectif commun étant d’arriver à réduire le phénomène à une ou deux amputations par semaine.
Président de l’association des diabétiques de Saint-Louis, Doudou Diop fait remarquer qu’aujourd’hui, il faut l’effort de tous en plus de l’assistance de l’Etat pour faire face à ce fléau. A l’en croire, au niveau des diabétiques, rien ne sera de trop pour circonscrire les effets désastreux de ce mal pernicieux.
Gabriel BARBIER