Cette nouvelle poussée de fièvre en Afrique du Sud a pris une tournure continentale.
Le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a dénoncé mardi des attaques “abjectes”.
Le chef de l’Etat nigérian Muhammadu Buhari s’est lui dit “très inquiet” de ces violences contre les immigrés africains, notamment ceux venus de son pays, et annoncé l’arrivée d’un “envoyé spécial” en Afrique du Sud.
De nombreuses personnalités nigérianes ont appelé au “boycott total” des entreprises sud-africaines, telles que le fournisseur de programmes télévisés DSTV ou le géant des télécoms MTN.
L’Afrique du Sud, économie subsaharienne la plus développée du continent, est le théâtre régulier violences xénophobes, nourries par le fort taux de chômage et la pauvreté.
Les violences des derniers jours ont causé une vive inquiétude dans les communautés immigrées de Johannesburg.
“Ils ont tout brûlé”, a témoigné mardi à l’AFP un commerçant originaire de Bangladesh, Kamrul Hasan, devant son commerce incendié du township d’Alexandra.
“Tous les six mois, c’est la même chose. Alors pourquoi rester ici ? J’ai tout perdu. Si le gouvernement (sud-africain) paie mon billet d’avion, je rentrerai au Bangladesh”, a-t-il assuré.
“Notre nation brûle et saigne”, a dénoncé le chef du principal parti d’opposition, Mmusi Maimane, à la tête de l’Alliance démocratique (DA).
La vague de violences et de pillages a débuté dimanche après la mort de trois personnes dans l’incendie encore inexpliqué d’un bâtiment du centre ville de Johannesburg, avant de se propager à d’autres quartiers de la ville, puis à Pretoria.
Plus de 110 personnes ont été arrêtées, selon les derniers chiffres des autorités.
En 2015, sept personnes avaient été tuées au cours de pillages visant des commerces tenus par des étrangers à Johannesburg et à Durban (nord-est). En 2008, des émeutes xénophobes avaient fait 62 morts dans le pays.
AFP