(CORRESPONDANCE) – Les populations de la capitale du Nord ont perpétué la tradition en allant, massivement, honorer la prière de Tabaski ou Aïd-El-Kébir.
Et, comme à l’accoutumée, les Imams, par le truchement de leurs sermons, ont planché sur les questions de l’heure. De même, les guides religieux de la cité de Mame Coumba Bang n’ont pas manqué de revisiter les maux qui gangrènent le pays. La famille Abass Sall a cloué au pilori la mairie qui ne s’est point souciée de la propreté de son lieu de prière habituel. La place Marmiyal est sale après avoir servi de foirail pour moutons à l’occasion de la fête de Tabaski. La surprise a été grande, pour les responsables de la famille maraboutiques, hier matin, en trouvant sur place les stigmates de la présence des bergers et autres Téfanqués ainsi que leurs troupeaux sur les lieux.
Aujourd’hui, la famille Abass Sall de Saint- Louis qui s’est résolue à prier, une fois n’est pas coutume, dans l’enceinte de la Mosquée, sise entre les quartiers Balacoss et Corniche, pointe un doigt accusateur sur l’équipe municipale. Très remontés contre le maire Mansour Faye et ses collaborateurs, les responsables de la famille Abass Sall invitent tout ce beau monde à tout mettre en oeuvre pour leur éviter pareille mésaventure. A la grande Mosquée de Saint-Louis, par exemple, l’Imam Ratib Cheikh Diallo a dénoncé l’égoïsme doublé d’un «manque de solidarité» ainsi que l’hypocrisie et la méchanceté ambiantes notées sur toute l’étendue du territoire national. L’imam Diallo reste convaincu que s’il est de plus en plus difficile, au Sénégal, de joindre les deux bouts, c’est en partie à cause de ces tares qui sont érigées en mode gestion. La pluie qui se fait, aussi, désirer serait la résultante de certaines réalités contraires aux préceptes de l’Islam. Par conséquent, l’Imam Ratib de Saint- Louis de plaider pour un retour vers le Coran.
Gabriel BARBIER