Les jeunes ressortissants foutankés à Dakar sont très remontés contre le pouvoir. Estimant que leur localité a été oubliée dans les politiques publiques de l’Etat, ils ont battu le macadam, samedi, pour exiger du président de la République et de son gouvernement la réhabilitation de la Route nationale 2 (Rn2) dont les travaux s’enlisent depuis 2017.
Décidément, Macky Sall fait de plus en plus face à une vague de contestations au sein de la jeunesse ces temps qui courent. Après les jeunes de Fatick et les «Marrons du feu» qui ont manifesté, la semaine dernière, devant son domicile de Mermoz pour réclamer des emplois, c’était au tour, samedi, de ceux de Fouta résidant à Dakar de se signaler avec leur lot de complaintes. Regroupés autour d’une coordination, brassards rouges, brandissant des pancartes où on pouvait lire : «Macky Sall nous a trahis» ; «Fouta, une prison à ciel ouvert» ; «Fouta ne mérite pas ça» ; «Nous sommes des oubliés» ; ils ont battu le macadam, de la Place de la Nation ex-Place de l’Obélisque au rond-point de la Rts. Ce, pour crier leur amertume et exiger du chef de l’Etat la réhabilitation de la Route nationale 2 (Rn2). D’après eux, les travaux ont démarré depuis 2017 mais tardent toujours à être livrés. «Nous lançons d’abord un message aux responsables locaux qui veulent nous utiliser à des fins politiques. Il faut qu’il (Macky Sall) s’occupe du désenclavement de notre localité. Il y a dans cette manifestation tous les jeunes représentants des différentes formations politiques du Fouta. S’il s’agit de défendre les intérêts du Fouta, nous mettons de côté les appartenances politiques. C’est le développement et l’avancement de Fouta qui ont fait que tous les jeunes ont laissé leurs occupations pour répondre à cet appel», a précisé Youssouf Dath, porte-parole des manifestants. Et ce dernier de poursuivre que c’est la deuxième fois qu’ils interpellent le président de la République sur la réhabilitation de la Rn2. Lequel, explique-t-il, avait lui-même lancé le démarrage des travaux en 2017. Selon lui, les populations du Fouta vivent dans la détresse. Elles sont en train de souffrir à cause du mauvais état de cette voie. Ce qui fait que, en tant que jeunes, ils ne peuvent plus rester les bras croisés.
Youssouf Dath rappelle que, s’il s’agit d’élire le président de la République, les populations sont toujours associées dans les efforts mais après, elles sont oubliées comme si ces habitants ne font plus partie de ce pays. Ce qu’il juge injuste et anormal. D’après lui, il est inacceptable qu’une route dont les travaux ont été lancés depuis 2 ans peine toujours à se terminer. Et que, depuis lors, le gouvernement continue de traîner les pieds pour la réhabilitation d’une voie qui ne fait même pas 335 kilomètres.
Pour le porte-parole des manifestants, les populations font face, aujourd’hui, à d’énormes difficultés. La localité est presque coupée du reste du Sénégal à cause du délabrement de la Rn2. Les dégâts collatéraux sont nombreux. Toutes les activités génératrices de revenus pour les habitants sont au ralenti. Pour aller d’une localité à une autre, c’est la croix et la bannière. Pis, fustige-t-il, personne ne peut compter le nombre d’habitants qui souffrent de maladies pulmonaires à cause de la poussière. Sans compter les accidents dénombrés chaque jour à cause de la dégradation de la route.
Samba BARRY