La santé financière de la Senelec est particulièrement préoccupante à cause de l’ardoise de 247 milliards Fcfa que lui doit l’Etat. Cette dette a plongé la boite dans une situation catastrophique parce qu’elle peine à s’approvisionner en fuel pour ses centrales. En plus de cela, elle doit 50 milliards Fcfa à la Société Africaine de Raffinage (SAR) qui fournit du fuel aux producteurs indépendants de l’électricité. Le secrétaire général du Sutelec, Habib Aïdara, avertit que si les autorités ne réagissent pas rapidement, les longs délestages vont revenir dès la semaine prochaine.
La Société Nationale d’Electricité (Senelec) est dans une situation très critique. Elle a perdu l’équilibre financier lui permettant de soutenir ses dépenses et d’assurer la fourniture correcte en électricité.
Le secrétaire général du Syndicat Unique des travailleurs de l’électricité (Sutelec), Habib Aïdara, alerte les autorités sur les menaces imminentes de délestages sévères à partir de la semaine prochaine, si l’Etat ne casque pas pour solder l’ardoise que la boite doit à la Société Africaine de raffinage (SAR). «On va vers des délestages. On a commencé déjà à délester légèrement. Mais si l’Etat ne fait rien, dès la semaine prochaine, on va procéder à des délestages. L’Etat doit une dette d’environ 247 milliards Fcfa à la Senelec», renseigne le responsable syndical.
Cette grosse dette s’explique par plusieurs facteurs. En effet, selon le secrétaire général du Sutelec, cette ardoise provient de l’absence de versement par l’Etat de la subvention liée à la réduction du prix de l’électricité de 10%. En effet, l’Etat devait supporter 30 milliards Fcfa par rapport à cette réduction du prix de l’électricité. Et pour la stabilité du prix du fuel par rapport aux fluctuations du baril de pétrole, la Senelec attend de l’Etat le versement de 120 milliards Fcfa.
A cela, s’ajoutent les factures des établissements publics d’autonomie financière, l’administration centrale et l’éclairage public. C’est tout cela qui constitue l’ardoise de 247 milliards Fcfa que l’Etat doit à la Senelec. A son tour , la Senelec traine une ardoise de 50 milliards Fcfa qu’elle doit à la Sar. Cette dette est liée à la fourniture de fuel aux producteurs indépendants de l’électricité. «La SAR ne peut plus continuer à fournir du fuel aux producteurs indépendants sans le paiement de la dette», martèle Aïdara.
Cette tension de trésorerie est en train de plomber tous les gros investissements de la Senelec. Toutefois, les travailleurs de la Senelec ne comptent pas rester les bras croisés et laisser leur boite s’enfoncer dans le gouffre. Le secrétaire général du Sutelec a convoqué une réunion du secrétariat ce samedi pour arrêter un plan d’actions.
D’ores et dejà, Habib Aïdara annonce une conférence de presse la semaine prochaine pour alerter le gouvernement sur les risques, d’autant que cette situation survient dans un contexte de forte demande à cause de la chaleur . Les travailleurs n’excluent pas de durcir le ton, si les autorités ne réagissent pas à temps pour sauver la Senelec.
L’As quotidien