La présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Aminata Touré, a exprimé mardi le souhait que la prévention soit érigée en ‘’stratégie’’ de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.
’’La répression seule ne suffirait pas pour endiguer le phénomène des violences faites aux femmes et aux filles. Il faudrait penser à ériger la prévention en stratégie’’, a proposé Mme Touré.
Elle intervenait à la première session extraordinaire du CESE pour cette année, au siège de ladite institution.
Aminata Touré a demandé à la ministre Ndèye Sali Diop Dieng, chargée de la Femme, de la Famille et du Genre, de privilégier la ’’prévention’’, le ’’soutien’’ et l’’’accompagnement’’ des victimes de cette forme de violence.
Le CESE a démarré cette session par l’audition de la ministre de la Femme. D’autres ministres seront auditionnés par les conseillers.
L’audition de Mme Dieng portait sur “la protection et la prise en charge des femmes et filles victimes de violences sexuelles ou sexistes”.
Les conseillers et la ministre de la Femme ont également discuté du ’’partage des expériences, des bonnes pratiques et des nouvelles orientations de l’État pour la prévention des violences faites aux femmes et aux filles’’.
Des militants de la société civile et des organisations de défense des droits de l’homme étaient présents. Ils ont remis à la présidente du CESE des mémorandums sur les violences sexuelles ou sexistes.
Aminata Touré estime que le thème de l’audition de la ministre de la Femme est d’‘’intérêt général’’. C’est un sujet ’’que l’on doit prendre très, très au sérieux’’, dit-elle.
Mme Touré a aussi invité tous les citoyens à être des ‘’protecteurs’’ des couches affectées par cette forme violence dont les garçons sont en train de devenir une cible, selon elle.
Aminata Touré dit avoir constaté que les hommes contribuent à la lutte contre les violences sexuelles ou sexistes en mettant en place des ‘’plateformes’’ dédiées à cette cause.
Le CESE sera plus ’’ouvert’’ aux organisations de la société civile, qui ont réclamé que des mesures ’’urgentes’’, ’’fortes’’ et ’’efficaces’’ soient prises contre ces violences qui débouchent quelquefois sur des ‘’meurtres’’.
Ndèye Sali Diop Dieng a dévoilé les ‘’stratégies’’ mises en place par son ministère en vue de l’‘’éradication’’ ou de la ’’réduction’’ de cette forme de violence.
Selon Mme Dieng, les violences sexuelles ou sexistes doivent faire l’objet d’‘’une réponse multisectorielle et proactive’’.
’’La mémoire collective garde encore, selon les documents disponibles, les cas de violence basés sur le genre les plus médiatisés, avec ou sans viol suivi de meurtre’’, a souligné Ndèye Sali Diop Dieng.
Elle a ainsi rappelé les cas de Doki Niass, battue à mort en mars 1992, de Bineta Camara, qui a succombé à cette forme de violence cette année, à Tambacounda (est), et de Fatoumta Makhtar Ndiaye, vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental, tuée chez elle à Pikine, dans la banlieue de Dakar en 2016.
’’Seulement 24 % des victimes font recours à la justice’’, révèle-t-elle, déplorant la faiblesse de ce pourcentage.
Les résultats de l’audition de la ministre de la Femme seront compilés dans un document qui sera remis au président de la République, Macky Sall, et aux responsables des organisations intervenant dans la lutte contre les violences sexuelles ou sexistes, selon Aminata Touré.
APS