Des dirigeants étrangers, dont le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre libyen Fayez El Sarraj et le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas, ont assisté aux funérailles du dirigeant tunisien décédé jeudi à l’âge de 92 ans.
Béji Caïd Essebsi a été enterré aux côtés de membres de sa famille, sous les saluts militaires et les applaudissements de milliers de Tunisiens.
Il était considéré par beaucoup de ses compatriotes comme celui qui devait conduire la Tunisie vers la démocratie, après la révolution de 2011 qui a déclenché le Printemps arabe. D’abord en tant que Premier ministre, puis en tant que président.
Un projet de loi pour l’égalité successorale en Tunisie
Dès le matin, la foule s’est massée le long du trajet que devait emprunter le cortège funéraire, une vingtaine de kilomètres entre le palais présidentiel de Carthage et le cimetière de Djellaz, dans le sud de Tunis.
Une cérémonie officielle retransmise en direct a réuni ses proches, de hauts responsables tunisiens et plusieurs chefs d’Etat étrangers dont le président algérien par intérim Abdelkader Bensalah.
Les présidents maltais et portugais, l’émir du Qatar, le roi d’Espagne, le prince Moulay Rachid du Maroc étaient également présents.
“C’était un homme d’Etat par excellence”, a déclaré le président tunisien par intérim, Mohammed Ennaceur, 85 ans.
“Dans des temps difficiles où l’obscurantisme menaçait (…) il a fait partie de ceux qui ont tenu avec courage pour une Tunisie éclairée, ouverte, tolérante, attachée aux valeurs universelles”, a témoigné M. Ennaceur.
Béji Caïd Essebsi laisse derrière lui d’importants dossiers inachevés, dont la consolidation des institutions garantes de cette démocratie.
Mohamed Ennaceur, qui a prêté serment quelques heures après le décès du chef de l’Etat, est chargé d’assurer la présidence par intérim pour 90 jours maximum, soit jusqu’à fin octobre.
L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a annoncé une élection présidentielle anticipée “probable” dès le 15 septembre, au lieu du 17 novembre initialement prévu.
La Tunisie est le seul des pays arabes touchés par les contestations du Printemps arabe à rester sur la voie de la démocratisation malgré les soubresauts politiques, la morosité économique et les attaques djihadistes.
BBC